Chloé est une adolescente de Life City, qui n’a pas vraiment de chances en général. Assez solitaire, ses histoires d’amour ne marchent pas, son père l’a abandonné…. Lorsqu’elle rencontre Hilmi et qu’elle commence à flirter avec lui, elle réalise qu’une caméra l’observe. A partir de là, sa vie va basculer.
Elle va recevoir un email d’un certain L. lui disant
d’ouvrir les yeux. C’est ainsi qu’elle
va réaliser qu’elle est observée et manipulée depuis sa naissance. En effet,
Chloé est l’héroïne malgré elle d’un jeu virtuel et télévisuel. En gros, un
mélange de Secret Story et des Sims.
Elle va décider de tout faire pour s’échapper de Life City
et acquérir sa liberté.
IRL est publié chez Gulfstream, dans la collection
Electrogène, destinée aux jeunes adultes. Le style de l’auteure est donc adapté
à tout public C’est fluide, l’intrigue
laisse place à de nombreux dialogues, les pages se tournent toutes seules…
Agnès Marot découpe son histoire entre passé et présent,
entre la rencontre de Chloé avec Hilmi jusqu’à son passage sur une chaîne en direct que l’on découvre en
première séquence du roman. Même si ce style narratif peut s’avérer dérangeant
au début, cela permet de donner un certain rythme à l’histoire.
De plus, l’histoire alterne entre le monde réel et virtuel.
Les personnages de Play Your Life vivent à Life City, un monde qui semble sympathique,
tant que les personnages ignorent la vérité. De l’autre côté, il y a les
humains : les joueurs qui manipulent leurs personnages dans Play Your Life
à leur guise, tout en les laissant
évoluer quand ils ne peuvent pas se connecter, et les téléspectateurs, qui
assistent et votent chaque semaine pour la suite du parcours des personnages.
(C’est une des raisons qui fait le malheur sentimental de Chloé)
Au niveau des personnages, Chloé est donc à la base un
personnage de jeu vidéo et n’aurait pas dû ressentir autant d’émotions, voire
d’humanité. Et elle doit cela à son créateur. Ce dernier l’a rendu tel qu’il
aurait peut être aimé être, il l’a encouragé à se cultiver, et a
développé une sensibilité qui l’ont rendu réelle.. C’est également pour cela
qu’elle veut se battre pour sa liberté et celle de ses proches.
Link est un personnage complexe, ambigü. L’attribution de ce
nom par Agnès Marot pousse déjà la réflexion sur plusieurs niveaux. En effet,
outre le rappel automatique à Zelda (pour les joueurs), Link signifie également
le lien. Virtulalité / réalité, joueurs / personnages…. Link aspire à la liberté mais souhaite aussi
plaire à son père qui a un rôle important dans l’histoire…
Zazou est la meilleure amie de Chloé dans Life City.
Physiquement, elle m’a fait penser à Cindy, même si elle n’a pas les cheveux
courts !
Quand je réfléchis, il y a vraiment un grand panel de
personnages. J’ai apprécié Beppo le
chat, mais également certains amis que Chloé se fait dans la seconde partie
(comme Whisper)
A travers 300 pages, ce roman se révèle être très
intéressant et je pense qu’il pourrait facilement être intégré au
programme scolaire. En effet, Agnès Marot aborde de nombreux sujets :
-
Le lien entre réalité et virtualité, le fait de
créer des personnages représenant nos désirs les plus chers, mais également le
fait que l’on peut vite se perdre en jeu, mélanger nos deux mondes etc..
-
La soif de liberté : Vous l’avez compris,
Chloé mène un combat pour sa liberté en dépit de tous les dangers.
-
Une lutte contre la manipulation télévisuelle.
On imagine très bien la population réelle affalée dans leur canapé à attendre
avidement la suite de leur émission favorite, et pouvoir voter ce que les
personnages vont vivre ! Mais ces êtres humains n’ont eux-mêmes pas la
moindre idée que les personnages joueurs ont développé une humanité et ne sont
pas que des « jouets ». Cela nous amène également à réfléchir sur
notre liberté d’expression, et individuelle. Aujourd'hui, nous sommes tous
épiés par le gouvernement, les agences fédérales, les commerçants, à travers
nos navigations sur Internet, ou bien en se promenant à l’extérieur de chez
nous, et pourquoi pas directement et très discrètement via nos webcams.
-
Un reflet de notre société : Dans ce roman,
Agnès Marot n’épargne pas le lecteur en l’emmenant dans un monde bucolique et
bisounours ! Elle nous rappelle bien la lutte continue des riches contre
les pauvres, des rebelles qui sont mis de côté malgré leur volonté de faire
éclater la vérité.
-
Un complément culturel : Agnès Marot glisse
de nombreuses références dans ce roman : Littéraire, avec des citations de
1984, Farenheit 451… de gaming : : Sims / seconde life.. ; ou
encore cinématographique avec le très réussi Truman Show.
-
L’auteure s’amuse aussi à faire de nombreuses
private joke pour ses amies. Elle n’hésite d’ailleurs pas à faire un crossover
avec Memorex de Cindy Van Wilder, voire même de créer un personnage secondaire
portant ce prénom. Bien évidemment, à moins de connaître parfaitement l’auteur,
il nous est impossible de tout saisir !
D'autres avis : Gilwen, Patatras, LinieBookaddict, Blandine (lis moi lie toi)....
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