mercredi 20 juin 2018

LES SOEURS CARMINES 2, D'ARIEL HOLZL : BELLE DE GRIS


 
Paru en novembre 2017
ISBN : 978-2-35408-603-9
272 pages
Lecture Numérique
Editions Mnémos

Trois semaines séparent Tristabelle Carmine du Grand Bal de la Reine. Trois semaines pour trouver la robe de ses rêves, un masque, une nouvelle paire d’escarpins… et aussi un moyen d’entrer au Palais. Car Tristabelle n’a pas été invitée. Mais ça, c’est un détail. Tout comme les voix dans sa tête ou cette minuscule série de meurtres qui semble lui coller aux talons.

En tout cas, elle ne compte pas rater la fête. Quitte à écumer les bas-fonds surnaturels de Grisaille, frayer avec des criminels, travailler dans une morgue ou rejoindre un culte. S’il le faut, elle ira même jusqu’à tuer demander de l’aide à sa petite sœur. Car Tristabelle Carmine est une jeune femme débrouillarde, saine et équilibrée. Ne laissez pas ses rivales ou ses admirateurs éconduits vous convaincre du contraire. Ils sont juste jaloux. Surtout les morts.


Après avoir passé un excellent moment avec le tome 1 "le complot des corbeaux" qui nous présentait le personnage de Merryvère, il était temps pour moi de m'attaquer à la belle et arrogante Tristabelle.
Je vous avoue que j'avais peur de lire le tome qui lui est consacré, car elle m'avait beaucoup agacé dans le tome 1. Personnage très égoïste, égocentrique, imbu d'elle même et manipulatrice, il faut dire que cela change de ce que l'on peut lire en général en young adult! 
J'étais à la fois inquiète, mais également, je me suis rapidement fait la réflexion qu'Ariel a du s'éclater à écrire ce personnage. Car il faut dire que cela doit faire un bien fou de dire la vérité aux gens sans s'embêter de formalités. C'est ce qui vous attend avec Tristabelle.

"Prenez en bonne note au passage : une bassine de marbre pleine d'eau glacée fait des merveilles pour raffermir tout ce qui peut l'être. Voire faire saillir certaines pointes, pour les rendre plus attrayantes. Je parle de mes cils et de mes pommettes, é-vi-dem-ment."

Dans le récit, elle s'adresse directement au lecteur qui est dans sa tête. Ainsi, nous avons à faire à de belles répliques bien cinglantes qui vous donneront le sourire. Cela rélève d'un exercice difficile, car il ne fallait pas que l'auteur tombe dans l'exagération tout en restant crédible pendant près de 300 pages.


Dans Belle de Gris, on va voir comment la belle aînée des Carmines va se débrouiller pour avoir un droit d'accès au bal qui permettra à la Reine de choisir sa nouvelle gouvernante parmi plusieurs sélectionnées. Autant vous dire que Tristabelle n'est pas sans idée, et que tous les coups sont permis.

Certaines scènes, voire la plupart, sont culottées et osées. Et c'est appréciable! A travers le vécu de la jeune femme, nous découvrons un autre pan de la société de Grisaille ; la société mondaine. Mais aussi la morgue, puisque Tristabelle se fera embaucher. Elle approchera aussi un culte de bonnes soeurs et autant vous dire, ce passage m'a énormément fait rire et j'ai adoré la façon dont Ariel Holzl se moque de notre société actuelle de façon subtile... (ou pas!)


Du côté des Carmines, on en apprend plus sur leurs origines. Par contre, je n'avais pas beaucoup de souvenirs du tome 1, notamment de la réapparition de leur mère et du bébé. J'ai l'impression que quelques années se sont passées mais je pense que je me trompe complètement. J'aurai juste du relire la fin du 1 avant de me lancer dans la suite. j'ai apprécié faire la connaissance du père de Tristabelle. C'est notamment grâce à ses explications que j'ai commencé à trouvé la demoiselle attachiante :) 

Quelques chapitres nous montrent ce que Merryvère fait, et j'ai aussi apprécié ces interludes, je me sens beaucoup plus proche de la cadette d'ailleurs, elle me fait rire avec ses maladresses et son esprit tête en l'air ! 

Par contre, comme pour beaucoup d'autres lecteurs/lectrices, l'absence de Dolorine s'est fait ressentir. Heureusement qu'à la fin, nous avons droit au premier chapitre du tome la concernant! Elle est tellement mignonne et rigolote, j'ai hâte d'en apprendre plus. 

J'ai passé un moment sympathique avec ce tome 2, mais j'ai quand même peur de rapidement oublier ce qu'il s'y passe; C'est, pour moi, un roman divertissant, dans un univers toujours original, mais qu'il faudrait que je lise plusieurs fois pour mieux m'en imprégner.


dimanche 17 juin 2018

LE VILLAGE D'EMMANUEL CHASTELLIERE

Paru en Mai 2016
ISBN : 978-2930853017
320 pages
Livre papier (dédicacé)
Editions de l'Instant

Une jeune fille se réveille un matin dans une demeure inconnue. Livrée à elle-même au coeur d'un village aussi étrange que désert, privée de ses souvenirs, elle va bien vite se rendre compte que les secrets de son passé sont liés à ceux des anciens habitants des lieux. Pour se défaire de ces liens invisibles et espérer quitter ce village aux allures de prison hors du temps, elle va devoir raviver les cendres d'un bûcher centenaire.


Lors des Imaginales 2017, j'ai assisté à une conférence passionnante sur "Récits angoissants, et ses personnages inquiétants." A la base, j'assistais à cette conférence pour écouter et encourager Rod Marty. Mais c'est bien là tout le bonheur d'écouter des conférences, c'est que cela nous permet de découvrir aussi des auteurs que nous n'aurions peut être pas oser aborder sur leur table de dédicace.
Ce fut le cas pour Emmanuel Chastellière, qui m'a très vite convaincue de me procurer son roman en énonçant quelques mots clés #HuisClos #Amnésie #angoisse ....

Puis en l'approchant pour acheter son roman, j'ai croisé Nicolas du site "Just A Word', qui m'a dit énormément de bien du livre (et de l'auteur). Ni une ni deux, j'ai fait dédicacer ce roman.

Emmanuel Chastellière a publié chez les éditions de l'Instant un recueil de nouvelles "Celestopol". Il a également traduit plusieurs romans étrangers.Son activité littéraire est plutôt bonne, puisque cette année sont sortis deux autres romans : Poussière Fantôme (jeunesse) chez Scrinéo, et l'Empire du Léopard (fantasy) chez Critic.
Ces deux titres ont  rejoint ma bibliothèque. 

Chers lecteurs, je dois aussi vous raconter ma GRANDE surprise concernant cet auteur. Je n'étais pas sans savoir qu'il faisait partie de la team d'Elbakin... par contre... quelle ne fut pas ma surprise en sachant qui il était dans la team.. A savoir, pour ceux qui connaissent : Gillossen.
Pourquoi vous raconter cela? Simplement parce que Gilossen est un des membres que j'aime le plus écouter dans les podcasts, et qu'en cas d'absence, j'ai tendance à ne pas écouter. (Désolée pour les autres membres). Simplement parce que j'aime sa façon de voir les choses et de les expliquer, et que je suis souvent d'accord avec lui.




Je suis donc très heureuse d'avoir découvert cet auteur par le biais des Imaginales, et de pouvoir aujourd'hui vous parler de mon ressenti sur son roman "Le Village".

Pour commencer, parlons esthétique : La sublime couverture est signée Marc Simonetti, un des plus grands illustrateurs (à mon sens) de l'Imaginaire! La 4eme de couverture présente un blurb ( = recommandation d'un autre auteur pour ledit roman) d'Estelle Faye : "Un premier roman qui avance en équilibriste, à la frontière ténue entre le livre pour adolescent et le livre sur l’adolescence. Qui parvient à saisir l’esprit de cet âge insaisissable, avec des références revendiquées à Peter Pan et des échos lointains de Sa Majesté des Mouches. Une histoire qui, comme ses héros, devient adulte dans l’épreuve, dans la douleur, avec une sensibilité et une magie à fleur de peau. Les premiers pas d’un auteur qui a déjà son univers, et qui donne envie de le suivre"
Plutôt classe pour un premier roman édité :) 

 J'ai immédiatement été plongée dans l'ambiance du roman, qui disons-le de suite, est le point fort du roman. Une jeune fille se réveille, amnésique, dans un village où le temps semble s'être arrêtée. Le lecteur se retrouve dans une ambiance très particulière, inquiétante et intriguante. J'ai pensé rapidement à des scènes dignes des séries de Zombies (pour ne pas en citer) et j'ai eu très vite envie d'en apprendre plus sur cette demoiselle et sur ce village.

Les premiers chapitres sont entrecoupés d'interludes qui nous projettent dans le passé du village. Ainsi, tandis que la jeune fille cherche à savoir qui elle est et pourquoi elle est là, et pourquoi elle ne peut pas s'échapper, le lecteur, lui apprend petit à petit la malédiction qui est tombée sur ce village de nombreuses années auparavant. Cela nous entraîne dans un milieu brumeux, et j'ai personnellement adoré. J'imaginais vraiment un voile sur ce village, dont les sites semblent changer de place tous les jours. Une sorte de rêve éveillé, ou plutôt un cauchemar... Très vite, la jeune fille va rencontrer d'autres "enfants perdus" qui survivent tous les jours aux docteurs de peste qui les pourchassent. La référence à Peter Pan est clairement présente ici!

Pour autant, j'ai eu du mal à distinguer les enfants perdus. Je n'ai pas spécifiquement réussi à m'attacher à eux. J'ai par contre été sensible aux différents thèmes abordés par l'auteur : le passage de l'adolescence à l'âge adulte, la recherche d'identité, de sexualité. Le besoin de se sauver également et d'aller de l'avant.
J'ai aimé les apparitions spectrales qui m'ont encore plus plongé dans cet univers angoissant!

J'ai pris le temps de le lire, bien que tous les ingrédients soient là pour tourner les pages à toute vitesse et savoir comment cela va se terminer. Mais pour une fois, j'avais envie de prendre le temps pour savourer cette ambiance particulière et mieux me rappeler des évènements.

En bref, j'ai passé un très bon moment de lecture, le rythme est bien mené, on en apprend petit à petit, et de façon à ce qu'on veuille toujours en savoir plus. Pour un premier roman édité, je dis BRAVO!