samedi 24 février 2018

INTERVIEW ELIZABETH EBORY #PLIB2018



On poursuit les interviews d’auteurs, cette fois ci, avec Elizabeth Ebory, autrice du roman « la fée, la pie et le printemps », publié chez ActuSf en août 2017.

En Angleterre, les légendes ont été mises sous clé depuis longtemps. La fée Rêvage complote pour détruire cette prison et retrouver son pouvoir sur l’humanité. Elle a même glissé un changeling dans le berceau de la reine...Mais Philomène, voleuse aux doigts de fée, croise sa route. Philomène fait main basse sur une terrible monture, des encres magiques, un chaudron d’or et même cette drôle de clé qui change de forme sans arrêt. Tant pis si les malédictions se collent à elle comme son ombre... Philomène est davantage préoccupée par ses nouveaux compagnons parmi lesquels un assassin repenti et le pire cuisinier du pays. Tous marchent vers Londres avec, en poche, le ecret le plus précieux du royaume.Des personnages empreints d’une légèreté désespérée, une aventure aussi féerique que profondément humaine. Élisabeth Ebory renoue avec le merveilleux des anciens récits, sans nier leur part d’obscurité.

Bonjour Elizabeth, je suis ravie de t’accueillir sur mon blog ! Auparavant autrice de nouvelles, comment se passe la transition entre ce format court à celui de roman ?
Merci à toi pour l’invitation !
Alors, la transition format court / format long, j’ai envie de dire… houlala !
J’avais pris mes habitudes : j’écrivais des textes en 15 000 ou 30 000 signes. C’était devenu un rythme. Qu’il a fallu casser.  En plus de cet aspect « longueur »,  un roman n’est pas qu’une « grosse nouvelle ». La tension d’un récit court ne pourra pas se retrouver dans 300 pages… L’histoire demande plus de développement qu’une seule scène, aussi épique soit-elle. La notion de scénario prend une toute autre envergure ! Il y a l’enchaînement global des péripéties bien sûr, mais aussi une multitude de détails à gérer – détails que la forme courte ignore la plupart du temps, chaque chose y étant cruciale.
Chez moi, il y avait également la question du style. Je suis sensible à la poésie sous toutes ses formes, et cela se ressent beaucoup dans ma façon d’écrire mes textes courts. Cependant, pour un texte long, il est plus délicat d’être poétique en permanence. A force, l’intrigue se noie, les enjeux se diluent, etc. Il a donc fallu évoluer et trouver une autre respiration.
Enfin : l’ambiance. Sur 10 pages, j’étais capable de supporter un univers noyé dans une nuit sans fin avec une mince lueur d’espoir. Sur 400 pages, euh… non. Donc j’ai aussi amorcé un gros virage sur les couleurs de mes mots, en essayant de leur donner plus de lumière et de bonne humeur. Sans pour autant abandonner complètement les ténèbres…
Bref au final, je crois qu’il a fallu tout changer !

Dans « la fée, la pie et le printemps », titre d’ailleurs très intriguant et qui prend son sens uniquement à la lecture du roman, tu abordes le thème des fées, et ta vision de cet univers est différente des plus populaires. Peux-tu nous présenter tes deux personnages principaux, Rêvage et Philomène ?
Ah ah ! Le titre ! S’il est intrigant c’est parfait… Mais je m’égare. Donc, les présentations.
Rêvage est une fée du printemps avec de grandes dents, des ambitions mégalomanes et un désir de liberté (et de pouvoir) si fortement chevillé au corps qu’elle y sacrifie tout. Absolument tout. Il faut dire qu’elle a connu des heures très sombres du monde des fées, et cela lui a forgé un caractère en acier !
Philomène, jeune, insolente est parfaitement amorale : elle ne voit le bien et le mal nulle part. Cela donne des résultats parfois fort discutables. Cependant, contrairement à Rêvage, elle reste capable de s’ouvrir aux autres. Elle est égoïste, mais elle peut changer. Un de ses problèmes est qu’elle n’écoute que sa propre intuition. Cela lui a beaucoup réussi mais elle va se rendre compte que le système a ses limites et que, parfois, il faut faire confiance aux autres. 
L’une est machiavélique, l’autre est armée d’un pistolet ensorcelé… C’est vrai qu’elles sont un peu « différentes » de l’imagerie classique ! Pour moi, les fées sont des créatures complexes, résultats de la sédimentation de mythes et de folklore, de ré-écritures littéraires ou religieuses… Par exemple, ma lecture du moment (Mythes Russes, d’Elizabeth Warner) souligne comment la rusalka, créature des légendes slaves, a évolué au fil du temps. Celle-ci a pu être présentée par des récits du XIXème comme une divinité des eaux proche des nymphes, ou une sorte de sirène. Pourtant, son origine la rattache plutôt aux fantômes. 
Ce sont ces « fées » qui m’intéressent : celles qui évoluent avec nous, dans nos cultures, nos folklores et qui nous accompagnent depuis la nuit des temps, dans les histoires que nous nous racontons pour expliquer les choses que nous ne compren(i)ons pas, pour nous mettre en garde, pour nous faire réfléchir aux conséquences de nos choix. 

Ces fées ont autant de qualités et de défauts que les humains, était-ce ta volonté ?
Oui, complètement. Dans ce roman, les fées sont abordées comme des symboles. Le symbole d’une certaine altérité, d’une façon d’envisager les choses différemment… Mais pour qu’un symbole soit parlant, à mon sens, il lui faut des racines humaines. Il me serait difficile de me retrouver dans les comportements d’êtres purement  angéliques ou démoniaques. J’aurais donc du mal à les écrire.

Ce qui m’a marqué dans ton roman, c’est le système narratif, tu alternes un point de vue omniscient et au présent à travers le personnage de Philomène, et un point de vue à la 3e personne du singulier quand il s’agit de Rêvage. Je trouve cela très respectable, et surtout, cela ne doit pas être facile à écrire. Comment as-tu fait pour respecter ce schéma ? As-tu appliqué des techniques spécifiques ?
J’avais envie de quelque chose de relativement immersif, sans pour autant être emprisonnée dans les « je » en permanence. C’est comme ça que la structure s’est mise en place. Philomène a naturellement pris la parole pour nous entraîner au plus près de l’action, pendant que Rêvage courait à droite et à gauche à la recherche de sa reine, sans avoir trop le temps de papoter.
Pour suivre ce schéma, j’avais la voix d’une copine d’atelier d’écriture dans la tête : « Respectez la contrainte ! Respectez-la bon sang ! »  Et c’était très efficace !
Les problèmes sont arrivés quand les deux fils de l’histoire ont commencé à s’entremêler grâce à un personnage qui va et vient entre les deux systèmes de narration. Là, il a fallu appliquer la technique des time line pour respecter les emplois du temps des uns et des autres – et parfois les décalages horaires. Je me suis fait un tableau des actions pour suivre le déroulé dans le temps pas à pas. Une des difficultés de ces allers-retours, c’est la construction des chapitres. Parfois, j’ai fait le choix d’avoir des chapitres au déroulé parallèle, et non pas en séquence, pour arriver à avoir des unités cohérentes. Par exemple, le chapitre durant lequel Philomène et la troupe s’installent en forêt est parallèle au corps à corps de Rêvage et d’un « mystérieux » personnage. 

L’histoire se déroule en Angleterre au XIXe siècle est ce que ce pays est propre à celui des fées ? Pourquoi avoir choisi ce lieu ? et cette époque ?
Adolescente, je me suis enflammée pour la littérature anglaise du XIXème. Les sœurs Brontë, Joseph Conrad, Jane Austen, Oscar Wilde… Je crois qu’il y a une sorte de retour au source dans ce premier roman : j’avais envie de me balader dans ces souvenirs. L’époque, elle, est venue du pitch sur lequel l’histoire a cristallisé : la plus grande souveraine du monde humain manque à l’appel pour monter sur son trône. Les fées sont derrière tout ça. Sans doute à cause de mes lectures, toujours, c’est l’image de Victoria qui s’est imposée à moi pour représenter cette souveraine incontournable de l’Histoire mondiale.
L’Angleterre est-elle le pays des fées ? Les créatures magiques courent sur toute la planète. Elles changent de forme et de noms, mais remplissent le même rôle. On peut croiser des fées à New York (Les petites fées de New York, de Martin Millar). A Paris (Fées Weed et Guillotines de Karim Berrouka). En Arizona (L’épouse de bois)… Pourtant, c’est vrai que  ma sensibilité me rapproche d’une vision de la fée « à l’anglaise », plus sombre et tourmentée qu’une fée clochette, ou qu’une bonne fée de contes. C’est quelque chose de purement personnel.

Tu n’es pas sans savoir que ton roman a été présélectionné pour le Prix Littéraire de l’Imaginaire 2018. Ce prix a pour but de mettre en avant les littératures de l’Imaginaire, un sujet qui touche de plus en plus de lecteurs et auteurs de cet univers. Quelle est ta position à ce sujet ?
Pour moi, l’imaginaire – et donc les littératures associées – offre des pistes de réflexion intarissables : symbolique, psychologique, social, éthique… L’imaginaire permet de tout oser et de tout poser comme risques ou espoirs, de les disséquer et d’en voir les conséquences. Et puis, l’imaginaire est partout : dans les séries, les films, les jeux vidéos... la matière de Bretagne, les pièces de Shakespeare, les romans de Jules Verne, les opéras de Wagner… Bref :   l’imaginaire et sa littérature appartiennent à la culture – qu’elle soit officielle, underground, pop ou autre. La catégorisation des genres littéraires a tendance à en faire une sorte d’appendice à prendre avec des pincettes… Donc je trouve juste géniales toutes les initiatives qui visent à mieux faire connaître ces littératures de l’imaginaire. Communiquer, montrer les choses, les expliquer aussi, prendre le temps d’approfondir les démarches créatives… tout cela me semble nécessaire pour faire évoluer la façon dont on perçoit l’imaginaire.
(Et je suis super ravie de voir La fée, la pie et le printemps dans la sélection du PLIB2018 !)

De nombreux « nouveaux auteurs » utilisent les plateformes comme WattPad ou fyctia, ou bien font partie d’une communauté telle que celle de Cocyclics… as-tu utilisé également ces outils d’écrivains ?
Je suis abonnée à Cocyclics sur facebook, ainsi qu’à d’autres contenus orientés « pratique de l’écriture », mais je ne me suis pas lancée dans le grand bain des communautés internet ou des plate-formes de partage pour l’instant. Je participe à des ateliers d’écriture « in real life ».

Es tu une grande lectrice ? Quelles ont été tes plus belles découvertes en 2017 ?
Je suis une lectrice très lente surtout ! Je sélectionne, je tourne autour des œuvres pendant des mois. Quand je rentre dans un livre, je prends le temps de l’apprécier, de m’arrêter, de respirer dans son univers… Cette année, j’ai découvert, quelques millions d’années plus tard que tout le monde, Les fiancés de l’hiver, de Christelle Dabos (oh, le bonheur!) et aussi Anasterry d’Isabelle Bauthian, auquel j’ai furieusement accroché (trop hâte de lire la suite, Grish-Mère, qui sort bientôt). Et j’ai enfin lu la plume d’Estelle Faye dans « Un éclat de givre ». Ce livre a une ambiance tellement prenante : quelque chose de nostalgique, de tendre, d’onirique. Je suis sous le charme !

Quelle coïncidence, j' ai aussi découvert la passe miroir en 2017, et je viens tout juste de commencer "un éclat de givre"! Quant à Anasterry, il est dans ma pile à lire :) Est ce que tu utilises tu les réseaux sociaux pour échanger avec tes lecteurs ?
Je suis sur Facebook avec ma page autrice (@ElisabethEboryAutrice) et sur Instagramm, @ElisabethEbory.

Pour terminer, dernière petite question, quels sont tes projets littéraires ? Te verra-t-on dans des salons en 2018 ?
En ce moment, je travaille sur un deuxième roman dans l’univers de La Fée, la pie et le printemps. Le nœud central de l’intrigue tourne autour de l’obsession et du pouvoir de l’information. On mettra les pieds chez les fées, quelques temps après les événements déclenchés par Rêvage.

Les dates restent à confirmer, mais normalement, je devrais être en dédicace le 10 février sur Toulouse à la librairie Série B, et au salon de l’Imagina’Livres, à la faculté  Toulouse II, Jean Jaurés,  du 23 au 25 mars. Pour la suite, je ne sais pas encore !

Je te remercie infiniment d’avoir participé à cette interview, je te souhaite bonne chance pour le #PLIB2018
Un grand merci à toi !




vendredi 23 février 2018

INTERVIEW RUBERTO SANQUER #PLIB2018



Bonjour ! Aujourd’hui, je suis ravie de recevoir Ruberto Sanquer, autrice de « l’Aura Noire», roman pré-sélectionné pour le #PLIB2018.

Comment affronter le destin quand on est une ado comme les autres ?
Que l’on travaille d’arrache-pied pour devenir une sorcière-guérisseuse ?
Que l’on est amoureuse alors que c’est interdit ?
Qu’une terrible malédiction tue précisément tous ceux que vous aimez ?

Un démon majeur, tiré d’un sommeil séculaire, assoiffé de vengeance et de conquête, refait surface trois mille ans après l’Apocalypse qui a anéanti la Terre Arcane.
Dans ce nouvel univers, les arbres ont acquis une conscience, et les humains des pouvoirs singuliers. Ainsi en est-il de treize apprenties sorcières qui ignorent encore que le poids du monde repose sur leurs épaules. Et parmi elles, Louyse… choisie par la destinée pour barrer la route de cette force démoniaque.

Le nouvel opus « la marque rouge » est sorti le 08/02 chez Scrinéo.

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Bonjour Mip, je suis ravie de t’accueillir sur le blog ! ton premier roman « L’aura Noire » est paru en janvier 2017 chez Scrinéo. Combien de temps as-tu mis pour l’écrire?
Bonjour Hélène, c’est moi qui te remercie infiniment pour cette interview !

Pour répondre à ta question, il a fallu six mois pour écrire ce texte. Cela peut sembler rapide, mais L’Aura Noire est le « bourgeon » d’un univers plus vaste, le monde de la Terre Arcane, imaginé tandis j’attendais mon fils, il y a une quinzaine d’années. Depuis le temps, les personnages sont devenus mes « familiers » : je vis avec, je dors avec, j’en parle, je crois les voir au détour d’une rue… Et c’est un atelier d’écriture animé par celle qui allait devenir mon agent, Laure Pécher, qui m’a permis de m’atteler à la rédaction de l’histoire.


Dans ce livre de fantasy, tu évoques de nombreux thèmes : un univers post-apocalyptique dans lequel se mélange magie et écologie. Comment as-tu concilié tous ces éléments ? Est-ce difficile de créer un univers ?
Créer un monde ne pose pas de problème quand on est doté d’imagination : au contraire, c’est même jouissif. La difficulté consisterait plutôt à le mettre en forme. Consciente de mes lacunes, j’avais repéré un atelier d’écriture portant sur « Les techniques du roman » délivré par Laure Pécher, de l’Agence littéraire Astier & Pécher. Et c’est là que tout a commencé : j’ai pu acquérir du savoir et découvrir une communauté d’auteurs qui, depuis, sont devenus des amis très chers (et pour certains mes bêta-lecteurs, je rends d’ailleurs la pareille).
Quant aux thèmes développés dans les deux romans, ils me tiennent à cœur, notamment le respect de la Nature. Nous sommes de plus en plus nombreux sur cette planète, et si nous continuons à la souiller, notre sort ne sera peut-être pas différent de celui de la Terre Arcane. Savez-vous qu’avec le réchauffement climatique et la fonte des calottes glaciaires, le scénario catastrophe du basculement des pôles est plausible ?
Partant de là, il n’était pas difficile de songer que la Nature pouvait reprendre ses droits et les Arbres acquérir une conscience. L’idée est d’ailleurs dans l’air du temps, avez-vous lu le best-seller de Peter Wollenden : La vie secrète des arbres ? Vous seriez surpris par ce que vous pourriez découvrir !

Je reviens sur l’aspect magique de ton roman. Tu inventes tout un langage propre au monde des guérisseuses, avec des termes comme ringtrees, ringseys etc…
L’Aura Noire est d’abord l’histoire d’une apprentie-sorcière qui se prépare au Sabbat ! Ici, il n’est pas question de baguette magique – JK Rowlings l’a déjà fait avec le succès planétaire que nous connaissons.
Inventer une nouvelle forme de magie, quand on est auteure, est un privilège souverain. J’ai adoré imaginer les Ringtree, ces bracelets vivants dotés de conscience, avec lesquels mes 13 jeunes sorcières tentent de s’unir durant le Sabbat. Même en réussissant à traverser la Forêt Maudite, elles ne sont pas sûre d’en ressortir Ringseys - ou porteuses de Ringtree (mot au singulier même s’ils vont par paires), qui est la contraction de ring = anneaux, et tree = arbre.
L’idée que la magie soit tirée des forces élémentaires de la terre… me parle. Il existe une énergie qui fait tourner les mondes, couler la sève des arbres et nous donne le souffle de vie. Je me suis demandé ce que ça donnerait de pouvoir se connecter à ces forces. Comment fait un sourcier qui trouve un point d’eau ? Un rebouteux qui guérit une sclérose ? Et si nous pouvions aller plus loin dans cette symbiose, cela donnerait quoi comme nouveau monde ?
Dans cet univers où les sorcières toutes-puissantes ne cèdent le pas qu’aux reines et rois de ce monde, il était évident pour moi de leur prêter une magie tirant sa source de la nature, de la connexion avec ces forces primales qui permettent de revitaliser, soigner et guérir.

L’aura noire est un roman qui met en scène Louyse, une adolescente de 15 ans. De nombreux lecteurs ont évoqué que son langage les gênait, en comparaison au reste du texte. Que leur réponds-tu ?
Je suis bien contente que tu évoques ce sujet. C’était un parti-pris d’écriture de prêter ce langage ado très actuel à mes treize apprenties sorcières, en dépit du contexte économique « médiéval ». Comme l’histoire se situe 3000 ans après une apocalypse, pourquoi pas ?
Or les réactions du lectorat ont été tranchées : ou on adore, ou on déteste ! Ceux qui plébiscitent, ce sont d’abord mes très jeunes lecteurs. J’ai eu des retours enthousiastes d’élèves de collège qui ont vivement apprécié ces dialogues permettant une identification immédiate. L’autre partie de mon lectorat aurait préféré un registre de langage plus fondu avec une narration classique. Au final, j’ai eu autant de compliments que de critiques à ce sujet. Pour La Marque Rouge, j’ai choisi de ne pas soulever de polémiques, j’ai donc atténué cet aspect-là.

L’absence de visibilité et de médiatisation des lectures de l’imaginaire est un sujet qui touche de plus en plus  les intervenants de ce milieu. Quelle est ta position à ce sujet ?
2017 a été l’Année de promotion nationale des lectures de l’Imaginaire ! Grande lectrice, je suis la première à soutenir ce mouvement !
C’est pourquoi je suis honorée et touchée de figurer dans la sélection du PLIB : quelle idée géniale de lancer un prix décerné exclusivement par des bloggeurs et des booktubeurs. J’admire le travail important réalisé par cette communauté de passionnés qui véhicule la culture littéraire auprès de tous. Et il n’est pas question d’une élite intellectuelle : ça fait du bien J

D’ailleurs, il me semble que « L’aura Noire » était sélectionnée aussi pour d’autres prix ? Comment réagis tu en apprenant ces belles nouvelles ?
Je saute au plafond en criant de joie, je cours embrasser mon mari et mon fils et j’appelle tout de suite mes copines pour partager la nouvelle J Et ma mère , bien sûr… Ca, c’était quand j’ai appris que L’Aura Noire était sélectionnée pour le Prix Elbakin 2017 dans la catégorie « Meilleur roman français fantasy jeunesse ». Et je ne vous dis même pas quand j’ai su qu’il figurait dans la sélection du Prix Littéraire de l’Imaginaire 2018 J J J

Le tome 2, « La marque rouge » est sorti le 8 Février 2018. Avais-tu déjà bien avancé le roman avant de signer ce nouveau contrat ? As-tu des contraintes à respecter ?
Ce n’est tout à fait comme ça que ça se passe. Dans les contrats classiques d’édition, il y a une clause qui engage l’auteur à présenter 3 (ou 5) titres en priorité à l’éditeur avec qui il signe. Par exemple, après L’Aura Noire, je suis tenue de présenter à Scrineo mes prochains manuscrits. Pour autant, Scrineo n’est pas tenu de les publier s’il ne les aime pas. Mais j’espère bien qu’ils seront séduits par le troisième J  Ah oui, et au niveau des contraintes : Scrineo ne m’impose rien, c’est plutôt moi qui me motive pour ne passer laisser filer trop de temps entre deux romans.

Comment s’est passée ta recherche d’éditeur ?
J’ai eu beaucoup de chance d’avoir un Agent Littéraire. Un agent vous représente auprès des maisons d’édition, gage que le texte n’est pas juste une esquisse. Laure Pécher donc, mon agent que j’adore, a confié le manuscrit de L’Aura Noire à Constance Joly qui est une éditrice free-lance (avec un super parcours chez de grands éditeurs) et spécialisée en Jeunesse et Young Adult. Et Constance a présenté le texte à Jean-Paul Arif, le fondateur de Scrineo, qui lui a tout de suite donné sa chance J

De nombreux « nouveaux auteurs » utilisent les plateformes comme WattPad ou fyctia, ou bien font partie d’une communauté telle que celle de Cocyclics… as-tu utilisé également ces outils d’écrivains ?
J’avoue que je ne suis absolument pas passée par ces plateformes. J’ai fait mes « armes » au sein de ma communauté d’auteurs, rencontrés lors des ateliers d’écriture. Nous sommes une petite dizaine. Après la fin des ateliers, nous avons continué à nous voir, à lire nos productions respectives, à les critiquer (dans un objectif constructif). Et nous nous aimons beaucoup. Entre nous, nous nous appelons « Les Ecriverons »… parce que c’est en forgeant qu’on devient forgeron, et en écrivant qu’on devient… écriveron !

Beau Néologisme ! Avec un tel univers à alimenter, as-tu le temps de lire ? Si oui, quelles ont été tes plus belles découvertes littéraires en 2017 ?
Je suis une dévoreuse de bouquins : lire me nourrit ! Mon gros coup de cœur de l’année 2017 est pour l’auteure Christelle Dabos, avec les deux tomes de La Passe-Miroir (j’ai commandé le 3ème tome pour la Saint-Valentin). Mais j’ai aussi découvert les auteurs Scrineo, tous talentueux et bardés de prix : Rod Marty, Aurélie Wellenstein, Estelle Faye, Carina Rosenfeld, Agnès Marrot, Cindy Van Wilder, Loic Le Borgne, et j’en oublie, pardonnez-moi. Un bouquin dédicacé de leur part, c’est quand même super émouvant !

Avant de terminer, où pourrons-nous te rencontrer en 2018 ?
2018 s’annonce en joie de ce côté-là ! Cela a commencé par la fête de lancement de La Marque Rouge à la Halle Saint-Pierre, à Montmartre le 20 janvier, qui a été un moment de pur bonheur.
Ensuite en février, je serai les 2, 3, et 4,  au Festival du Film Fantastique de Gérardmer, invitée à participer au Grimoire, en tant qu’auteure. Et je ferai une radio le samedi 3 février, sur le créneau de 14h à 15h, depuis la Médiathèque. La journaliste Marie-Ange Archambaud a choisi de m’interroger sur le thème du rapport des auteurs aux youtubeurs J

Sinon, mon agenda 2018 de salon n’est pas encore entériné. Je suis invitée sur des beaux salons, mais je ne peux pas le dévoiler avant les annonces officielles !
UPDATE
- 16 Mars à Livre Paris
- Du 13 au 15 Avril au Festival Le Livre à Metz 
- Du 24 au 27 Mai aux Imaginales

Sur quels réseaux sociaux peut-on te trouver ?
Je communique essentiellement par Facebook, j’ai commencé à échanger sur Instagram, et j’envisage d’ouvrir un blog d’auteur. Mais je suis encore en « apprentissage de communication ». Entre janvier 2017, date de sortie de L’Aura Noire, et janvier 2018, sortie de La Marque Rouge… se sont écoulés 12 mois d’une incroyable intensité : je pense qu’il me reste beaucoup à apprendre pour améliorer ma visibilité sur les réseaux J

Je te remercie infiniment d’avoir participé à cette interview, je te souhaite bonne chance pour le #PLIB2018 ainsi que pour la parution de ton dernier roman « La marque rouge ».
Merci de tout cœur, chère Petite Elfe, de m’avoir donné cette occasion de partage !

jeudi 22 février 2018

INTERVIEW ROD MARTY #PLIB2018



Si vous me connaissez, vous ne serez pas étonné de découvrir cette interview. Pour ceux qui viennent d’arriver, vous devez donc savoir avant de lire l’article que j’ai découvert Rod Marty en 2015 avec son roman « Les enfants de Peakwood », qui a reçu le prix des Halliennales 2016 et qui a été également finaliste du Prix des imaginales des lycéens 2017 et du Prix des chroniqueurs web 2016. Dès les premières pages, j’ai su que ce serait un coup de cœur ! Depuis, je suis activement les actualités de cet auteur, et c’est toujours un vrai plaisir de lire ses nouveaux romans et de le croiser lors de festivals littéraires ! 


Bonjour Rod,
Je suis ravie de t’accueillir aujourd’hui sur le blog. Ton premier roman « les enfants de Peakwood » a été publié en 2015 chez Scrinéo. En 2017, tu as sorti le roman « la mère des eaux », qui fait partie de la pré-sélection pour le PLIB2018.*


La terrible descente aux enfers d’un couple, dans l’atmosphère oppressante d’une petite ville américaine aux phénomènes étranges…
Après avoir subi une nouvelle fausse couche et appris qu’elle ne porterait plus jamais d’enfant, Emily est dévastée. Christopher, son mari, ne sait comment la consoler. C’est alors qu’ils sont appelés dans une communauté en Louisiane, au chevet de la mère d’Emily, que cette dernière n’a jamais rencontrée.Mais rien ne va se passer comme ils l’imaginaient. Pour Christopher, la sollicitude des habitants devient vite pesante, et les relations du couple commencent à se distendre…Que cache cette communauté coupée du reste du monde ? Pourquoi ses habitants ont-ils décidé de vivre reclus ? Et, surtout, que signifient ces rêves étranges qui troublent le sommeil d’Emily ?
Un thriller fantastique sur l’obsession d’une femme prête à tout pour devenir mère. Quel qu’en soit le prix à payer…




Ma première question concerne l’absence de visibilité des littératures de l’Imaginaire. Depuis quelques années, de plus en plus d’actions se développent pour permettre de faire découvrir ces genres à un public plus large, quelle est ta position à ce sujet ?
Je pense que toutes les occasions de parler un peu de SFFF sont bonnes à prendre. Les médias ne prennent pas au sérieux ces littératures (il suffit de voir le nombre d’invités à la télé ou d’articles dans la presse concernant ces genres), mais heureusement il y a une communauté de passionné qui reste fidèle et qui tente de faire vivre cette culture de l’imaginaire. Et puis c’est aussi l’occasion à chacun des auteurs présélectionnés de se faire connaitre par d’autres lecteurs.   

Ton premier roman « les enfants de Peakwood » a été publié en 2015 chez Scrinéo. Écrivais-tu déjà avant ?
 Non, j’écris depuis l’enfance. Un concours de poésie à l’école primaire et c’était parti pour moi. J’ai continué avec des nouvelles à l’adolescence avant de passer au roman à l’âge adulte.

Comment s’est passée la transition entre ces deux formats ?
Tout naturellement avec des histoires qui se complexifiaient de plus en plus. Il y a des récits qui ne demandent pas à s’étaler et d’autres oui. Une nouvelle c’est comme regarder l’habitant d’un immeuble par une fenêtre ouverte. Un roman c’est comme enlever la façade d’un bâtiment pour observer tout ce qui se passe à l’intérieur. 

As-tu des conseils à donner aux écrivains en herbe ?
C’est tout bête. Arrêter de réfléchir sur le plan de votre histoire, de dessiner des cartes, de faire dix arbres généalogiques ou de créer des fiches de personnages à gogo. À la place, écrivez de vraies scènes. Amusez-vous, faites-vous peur, découvrez l’univers de votre histoire en même temps que vos personnages. Vous pourrez toujours rééquilibrer, tailler ou modeler les choses plus tard. Sans histoire posée sur le papier par contre c’est plus difficile.


Parlons de ton roman « la mère des eaux » :
Quelle a été la première scène qui t’es venue à l’esprit ? Celle par laquelle tout a commencé ?
La première image qui m’est venue était celle de June (la mère d’Emily). Je la voyais assise sur le perron d’une vieille maison, observant à l’autre bout de son jardin la végétation dense du bayou. Son regard était figé sur l’obscurité qui s’y cachait. Elle semblait être incapable de bouger. Mais pourquoi ?

Justement, lors de ma lecture, j’ai été frappée par ta disposition à nous permettre de visualiser parfaitement toutes les scènes, as-tu des connaissances particulières pour la mise en scène ? 
À la base, j’ai une formation théâtrale et j’ai également fait quelques mises en scène de pièces. Du coup, lorsque j’écris je suis à la place du personnage. Je vois par ses yeux, j’entends ce qu’il entend, je touche ce qu’il touche. C’est étrange quand on y pense. C’est presque une histoire de possession.

En parlant de cela, est-ce difficile d’écrire d’un point de vue féminin ? Je pense particulièrement à Emily dont la première scène la fait apparaître en train de faire une fausse couche.
J’écris de la même manière que ce soit pour un personnage féminin ou masculin. Ne pas le faire serait, selon moi, le meilleur moyen d’enchaîner les clichés. Alors oui, ils ont chacun un genre qu’on ne peut pas effacer et qui apparaît dans leur gestuel, leurs vêtements ou dans la manière dont ils perçoivent certaines choses dues à l’expérience, mais fondamentalement ce que peut ressentir un sexe, l’autre le peut également. Il y a des femmes sensibles, mais aussi des hommes sensibles. Il y a des hommes violents, mais aussi des femmes violentes. Ensuite tout est une histoire d’équilibre.
Concernant la scène de la fausse couche, j’ai tenté d’imaginer ce qu’on pouvait ressentir si un de ces organes (comme le foie) se tordait dans son ventre. Bien sûr, en tant qu’homme, je ne ressentirais jamais la douleur physique d’une fausse couche, mais c’est ce qui pour moi pouvait s’en rapprocher le plus. L’important dans cette scène étant avant tout le désespoir d’Emily.  

Tes deux romans traitent de thèmes rarement vu dans la littérature francophone : Le chamanisme et le vaudou. Pourquoi et quelles sont tes inspirations ?
C’est très simple en fait. Enfant, j’étais un passionné de la culture amérindienne. Ma chambre était tapissée d’images les concernant (certains brillant même dans la nuit, eh ouais), j’écoutais leurs chants sur CD et je lisais tout ce que je pouvais à leur sujet. Je pense que tout l’attrait que j’avais pour eux est ressorti naturellement dans mon premier roman (les enfants de Peawood). Pour mon second, c’est toujours un peu la même chose. La Louisiane m’a toujours attiré. Ses paysages, sa mixité, son histoire… J’avais envie d’explorer ce lieu à ma manière. Et tout naturellement qui dit Louisiane dit vaudou. J’ai tout de même essayé de me détacher de certains clichés en travaillant principalement une des déesses de cette religion : Mami Wata.

D’ailleurs, peux-tu nous en dire plus sur elle ?

J’ai choisi d’utiliser cette divinité lorsque j’en étais au début de mon roman, car il y avait plusieurs points chez elle qui m’intéressaient. Non seulement c’est elle qui est invoquée dans le vaudou lorsqu’une femme souhaite tomber enceinte, mais elle aussi associée à l’eau en permanence (ce qui allait parfaitement au lieu où se déroule l’action de mon roman entre l’océan et le bayou). Je trouvais également la manière dont elle était décrite, en général, très humaine. Elle est protectrice et peut se montrer généreuse, mais à fois la possessive et coléreuse (ne supportant pas que ses amants la trahissent). Ça m’a influencé pour travailler sur sa personnalité et son passé. À savoir comment elle était devenue Mami Wata et comment ses craintes de femme en étaient devenues des colères de déesse.    

Es-tu un grand lecteur ? Quelles ont été tes plus belles découvertes en 2017 ? 
En tant que lecteur je dois être sur une moyenne d’une vingtaine de livres par an. Je lis comme j’écris (lentement).
Au niveau de mes découverts 2017, je retiens :
En contemporain : La série des Falsificateurs d’Antoine Bello (si vous aimez les histoires de complot, cette saga est faite pour vous)
En fantastique : Je suis ta nuit de Loic Leborgne (pour les fans de S.King et Stranger Things)
Walhalla de Graham Masterton (oppressant et cauchemardesque. Pour lecteur averti avec estomac bien accroché)
Jeunesse : 14/14 , de Paul Béorn et Silène Edgar (Envie d’une lecture vous ramène en enfance ? je vous conseille ce texte)
Young adult : Les Loups chantants (mon roman préféré Aurélie Wellenstein. C’est rempli d’aventure et de créatures extraordinaires)
Comics : Witches de  Scott Snyder et Jock (Vraiment flippant) 

Dernière petite question : Quels sont tes projets ? As-tu déjà ton agenda de présence aux salons littéraires ?
Je travaille en ce moment sur un nouveau projet autour de la réincarnation. Pour le moment je m’amuse bien dessus. Si tout se passe bien, il devrait voir le jour en 2019.

Niveau salon, je serai :
- à Livre Paris le 17 Mars 
- aux Imaginales du 26 au 29 mai où « La Mère des Eaux » est dans la sélection du prix des lycéens 
à  Envie de Livres  le 03 Juin 

Voilà un beau programme où de nombreux lecteurs pourront ainsi te rencontrer (et vous qui passez par-là, je vous conseille d’aller le saluer et de vous pencher sur ses supers romans !)

Je te remercie de tout cœur d’avoir participé à cette interview ! Bonne chance pour la suite du #PLIB2018 ! 

Pour suivre son actualité, n’hésitez pas à vous abonner à sa page Facebook 


Mon avis en vidéo sur "La mère des eaux" :







mercredi 14 février 2018

WILD CROWS T1 : ADDICTION DE BLANDINE P MARTIN #ROMANCE #SUSPENS

Suite au décès de sa mère, Joe hérite d’un courrier lui dévoilant le nom de son père biologique, ainsi que l’endroit où il vit. Esseulée, et démunie face à son deuil, la jeune infirmière décide de tout plaquer pour partir en quête de ce père inconnu, un certain Jerry Welsh, propriétaire d’un bar et dirigeant d’un club de moto en Californie.

Surpris de découvrir l’existence de sa fille de 27 ans, Jerry accepte malgré tout de lui donner sa chance, et lui fait une place dans son monde à lui, mais aussi dans sa famille : celle de sang, comme celle de cœur. Joe découvre la véritable identité du club. Plus que des passionnés de motos, ces hommes forment un véritable gang ayant la main mise sur toutes sortes d’économies parallèles.

Novice dans ce milieu, Joe s’apprête à mettre les pieds dans un univers dont on ne ressort pas indemne.

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AVERTISSEMENT : ceci est une saga de romance, ET NON PAS de romance érotique. Amateurs de romance hot, ce livre n'est pas pour vous. Le monde des bikers est ici appréhendé d'une manière différente de ce que l'on voit partout, et s'axe sur une relation père-fille.

Le classement en catégorie romance n'est pas le fruit du hasard. Elle apparaitra doucement à compter du tome 2. Pour ce tome 1, laissez-vous simplement embarquer par l'histoire et découvrir l'univers des Wild Crows, l'amour pointera son nez très vite, c'est promis !



Fin 2017, Blandine P Martin m’a abordé via ma page facebookpour me proposer de faire partie de ses partenaires 2018. Autrice de déjà plusieurs romances, elle a également été publiée chez Milady.
Wild Crows est sa nouvelle saga romance à suspens autoéditée et prévue en 4 tomes.
Pour commencer, je vous invite à aller voir ce lien dans lequel elle présente 5 choses à connaître à propos de sa série. 

Attention, ceux qui sont friands d’érotisme resteront sur leur faim, car ce n’est pas du tout le style d’écriture de Blandine. Au contraire, elle aime mettre en place ses univers en douceur, sans céder facilement aux clichés et aux modes du moment. 

Dans ce premier tome – Addiction -  on découvre l’univers et les personnages principaux…

Dès le premier Chapitre 1 on apprend que Joe, l’héroïne vient de perdre sa mère. Cette dernière lui laisse une lettre emplie d’amour et lui révèle le nom de son père biologique. Cette introduction m’a donné beaucoup d’émotions ! J’ai été très touchée par tout l’amour de sa mère et par le fait que malgré sa mort, elle cherche encore à la réconforter.

Joe décide donc de tout quitter pour partir rencontrer son père. C’est ainsi qu’elle va découvrir un nouvel environnement : celui des Bikers !
La voilà alors plongée dans un univers masculin, où la philosophie de vie prône les libertés.  Bien que les hommes soient protecteurs envers les femmes, ils ont néanmoins leurs faiblesses et leur excès de violence. Le club des Wild Crows possède de dangereux secrets, et Joe va tout faire pour en apprendre plus malgré les avertissements « moins on en sait, mieux c’est ».

Je n'avais encore jamais lu ni vu d'oeuvres dans ce domaine. Blandine P Martin déclare sur son site qu'elle s'est inspirée de Sons of Anarchy, une série pour laquelle elle a eu un gros coup de coeur. Cependant, loin des clichés et autres stéréotypes, elle a longuement réfléchi pour proposer aux lecteurs un univers différent dans lequel on retrouve toute la complexité de la vie dans cette communauté.

 J'ai apprécié avoir affaire à des personnages matures. Du fait que j'ai moi même 35 ans, je me suis sentie beaucoup plus proches d'eux. Joe a 27 ans, son père, sa belle mère et ses frères de coeur ont tous plus de 45-50 ans, sauf certains personnages un peu plus jeunes comme Casey ou Gale.

Joe  est attachante et altruiste. Cependant, cela ne l'empêche pas d'avoir un sacré répondant, arme qui lui sera utile face à toute la testostérone qui l'entoure ! 

Jerry, son père, est génial ! Il accepte très facilement l’existence de Joe et veut absolument rattraper le temps perdu. Son entourage est très ouvert et toute sa famille accepte également son arrivée.

La relation père-fille est d'ailleurs le fil rouge de ce premier tome. Si vous êtes avides de romance, il vous faudra attendre un peu plus pour la découvrir. Ici, on découvre comment le lien entre Joe et Jerry se crée, et j'ai aimé voir à quel point ils sont tous les deux ouverts d'esprit, sans jugement aucun, juste à s'accepter avec tout l'amour qu'il est possible de ressentir l'un pour l'autre, et ce en dépit de leur passé respectif. C'est un gros bouleversement pour Jerry que d'apprendre qu'il a une fille de 27 ans, et pourtant il l'accueille les bras ouverts et l'intègre à sa famille très rapidement. Quant à Joe, elle est si heureuse de découvrir l'existence de ce père qu'elle n'a jamais connu qu'elle a conscience des concessions qu'elle doit faire pour pouvoir rester vivre auprès de lui. 

Blandine n’hésite pas à introduire de nombreux personnages secondaires : Mona, la femme de Joe, qui est pleine de bienveillance, des membres du club, comme Mack, Gale, Bigma, les sweeties  ou encore les ennemis du club des bikers, et là on parle de mexicains et de russes !
J’ai une petite préférence pour Ash, qui m’a fait penser à un gros nounours derrière ses allures de motards quinquagénaire. (#TeamAsh)
Malgré cette panoplie de protagonistes, je ne me suis aucunement mélangé les pinceaux.

Autant vous dire qu’alors que Joe espérait peut être trouver un havre de paix, elle va rapidement découvrir que dans ce milieu « moins on en sait, mieux on se porte ». Et c’est l’autre révélation de ce roman ! Les rebondissements ! Dans la seconde moitié du roman, les choses s’accélèrent et on se pose de nombreuses questions. On découvre un milieu dangereux, sans pitié, et la fin est tout simplement atroce à lire ! Je ne m’y attendais tellement pas, j’ai été complètement dévastée par ce qui arrive, et malheureusement je ne peux pas en parler plus pour vous laisser le suspens !

Le style d’écriture est très fluide, la plume est jolie, Blandine arrive parfaitement à communiquer de nombreuses émotions auprès de son lectorat et chose rare... j'ai retenu tous les prénoms et caractéristiques des personnages, ce qui prouve, à mon sens, à quel point l'autrice a bien travaillé son univers. 
Il me tarde de recevoir la suite car je ne peux imaginer laisser les personnages dans une situation aussi dramatique.
Blandine, je te remercie pour ta confiance, et j’espère que tu seras moins sadique dans les prochains tomes J


Bonus : une playlist spéciale pour Addiction est disponible sur Youtube. J'avais lu dès le début la liste des chansons, mais je n'avais pas le courage de faire des recherches approfondies lorsque j'ai commencé ma lecture. 


Découvrez les 9 premiers chapitres sur son site)

mardi 6 février 2018

PAIX SEXE ET AMOUR D’HERVE JUBERT


Brice et moi, c'est le jour est la nuit. Lui ne pense qu'au sexe et à ses vidéos porno. Moi je suis plutôt fleur bleue et plus "tranquille dans mon coin" que "fanfaron à toutes les heures". Et puis il y a Laura, cet être merveilleux et unique que j'aime depuis le premier jour. Mais avec ses histoires d'obsédé, Brice risque bien de tout faire capoter !
Et si ce n'est pas lui, ce sera peut-être Claire, cette mystérieuse femme qui a atterri dans sa famille dernièrement...
Au final, ces vacances de Noël auraient dû être tranquilles. Au lieu de ça, on s'est retrouvés en plein Far West. On a eu droit à une attaque de loups, à des échanges de coups de feu... Tout pour nous émoustiller et nous faire frissonner.
Des frissons délicieux, je vous rassure...

Grace à Scrinéo, j’ai pu découvrir ce roman destiné aux adolescents. Spécialisé dans la littérature jeunesse, fantastique et science fiction, Hervé Jubert est un auteur prolifique, qui compte (d’après Babélio) pas moins de 44 romans à son actif !. Son nouveau roman est paru le 2 Février.

Tout au long des 142 pages qui composent le récit, nous allons découvrir un pan de l’existence de quelques personnages : Brice, Lucas, Laura et Claire.…

Ce livre se lit très rapidement, et un thème principal et propre à l’adolescence en ressort : la sexualité,  présentée sous différentes coutures : Lucas est le romantique du groupe, il est amoureux de Laura. Brice est obsédé, et passe beaucoup de temps à regarder des vidéos pornos. Cela a un effet négatif  sur lui, à savoir qu’il a du mal à considérer les jeunes filles/Femmes autrement que comme des femmes objets, assouvissant tous les désirs masculins. Enfin, Claire apporte une autre vision de ce thème. Après avoir fui sa vie, elle trouve refuge dans la famille de Brice et apportera à Brice un regard  différent sur les femmes.
Je n’ai pas compris immédiatement l’intérêt du jeu  de rôle et je ne voyais pas vraiment où l’auteur voulait nous emmener.

L’histoire se déroule assez rapidement, je dirai sur seulement quelques semaines. Le style d’écriture est concis, l’auteur va droit au but et prend des raccourcis. J'ai eu l'impression que ce livre était plus destiné à un public beaucoup plus jeune alors que les thématiques sont propres aux adolescents à partir de 13 ans (à mon sens). 

Les chapitres sont entrecoupés d’extraits du journal de Claire, ce qui nous permet d’en apprendre plus sur elle et sur sa venue en France. J’ai là aussi été un peu gênée de voir à quel point elle maîtrisait la langue française. J’aurai  aimé la voir dire quelques maladresses qui l’auraient rendue, à mon sens, plus attachante.

C’est un livre qui parlera certainement plus aux adolescents ou aux parents qui ont des ados à la maison, pour leur permettre d’entrevoir un peu ce qui peut se passer dans leur tête et dans leur vie. 

Mais je regrette, tant qu’à parler de Sexualité, que l’auteur n’ait pas également abordé d’autres sujets comme l’homosexualité.

J’ai demandé ce roman pour découvrir la plume de cet auteur, et aussi parce que je trouve la couverture très joyeuse, mais malheureusement, je l’oublierai tout aussi rapidement que je l’ai lu.
Je remercie toutefois les éditions Scrineo pour l’envoi de ce partenariat.


vendredi 2 février 2018

LES SOEURS CARMINES T1 : LE COMPLOT DES CORBEAUX , D'ARIEL HOLZL #PLIB2018


Paru en Mars 2017
#ISBN:9782354085452
304 pages
Livre numérique
Editions Mnemos / Collection Naos
Finaliste du #PLIB2018


 Merryvère Carmine est ce qu’on appelle dans la ville de Grisaille une monte-en-l’air, un oiseau de nuit qui court les toits et les appartements bourgeois pour gagner sa vie et celles de ses soeurs, Dolorine et Tristabelle. Fauchées comme les blés, les soeurs Carmines, orphelines, partagent une vieille bicoque près de la falaise, à l’écart de la ville où les mœurs sont plus que douteuses. On s’y assassine allègrement, on s’encanaille goulument et huit familles nanties luttent en sous-main pour le trône. Il faut dire que Grisaille a le chic pour rassembler les coquins, et derrière les portes cossues des manoirs, loin des faubourgs crasseux et des ruelles coupe-gorges, vampires, nécromanciens et maîtres du feu s’affrontent. Dans ce tumulte, les Carmines tentent de tirer leur épingle du jeu…

Le complot des corbeaux est le premier tome de la trilogie des Sœurs Carmines, publiée dans la collection Naos.
Nous découvrons l’histoire de trois sœurs : Tristabelle, Merryvère et Dolorine, qui tentent de survivre dans une ville appelée Grisaille, depuis la disparition de leur mère.
Dans le complot des corbeaux, nous suivons Merryvère, la cadette. C’est grâce à ses compétences de monte-en-l’air (voleuse) qu’elle subvient aux besoins de sa famille.
La première scène nous plante directement le décor : Un cimetière, dans lequel Tristabelle se sert de ses atouts physiques auprès de jeunes hommes qui profanent une tombe pour  permettre à sa sœur de dérober un objet. Cela sera le début.. Des emmerdes !

On est immédiatement transporté dans l’univers décalé mis en place par l’auteur : Déjà par la ville. « Grisaille » rappelle fortement les univers foisonnants de Tim Burton. Tout est brumeux, gris, mystérieux, et malsain. La pauvreté est présente, et s’oppose aux riches aristocrates. Egalement, la ville est découpée en quartiers, dirigés par diverses créatures : vampires, sorcières etc !
Cela amène un dépaysement réussi et j’ai aimé observer la vie de cette ville à travers les toits qu’empreinte Merry ou les courses poursuites dans les ruelles.

L’autre point fort du livre, ce sont les personnages. Ariel Holzl dépeint avec brio trois caractères diamétralement différents : Merry est certainement la plus anodine, en dépit de ses capacités de voleuse. Elle a la tête sur les épaules, s'inquiète vite pour ses sœurs. Elle est aussi très maladroite, ce qui a pour conséquence de la mettre rapidement dans les embrouilles  - et de nous faire bien rire au passage !
Dolorine est la benjamine, et qu’est ce que je l’ai aimé !! Elle voit les fantômes, et emmène sa poupée « Mr Nix » un peu partout. Sauf que Mr Nix a été fabriqué par Mr Gentil (qui n’est pas si gentil) et qui implante les cheveux de tueurs sur ses poupées qui prennent conscience. Du coup, cela engendre des discussions très étranges entre la petite fille et sa poupée psychopathe ! De plus , la tenue de son journal intime qu’on entrevoit dans le roman permet un véritable vent de fraicheur, et d’attendrissement ! D’un côté, c’est sacrément bien joué par l’auteur, qui permet d’instiller beaucoup d’humour et de jeux de mots face à l’innocence et la naîveté de sa jeune héroïne ! J’ai hâte de la découvrir mieux, tous les passages la concernant étaient un vrai régal J
Enfin Tristabelle : L’aînée. Elle est froide, arrogante, prétentieuse ! Elle m’a a la fois fait rire et agaçée ! Elle ne pense qu’aux apparences, et l’auteur arrive une nouvelle fois à bien retranscrire ses traits de caractère !

L’écriture est super fluide, prenante, il y a de nombreux rebondissements et on tourne les pages à toute vitesse !


En bref, j’ai passé un excellent moment avec ce premier tome des sœurs carmines !