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mardi 31 mars 2020

Je suis fille de rage, de Jean Laurent Del Socorro #PLIB2020


1861 : la guerre de Sécession commence. À la Maison Blanche, un huis clos oppose Abraham Lincoln à la Mort elle-même. Le président doit mettre un terme au conflit au plus vite, mais aussi à l’esclavage, car la Faucheuse tient le compte de chaque mort qui tombe. Militaires, affranchis, forceurs de blocus, politiciens, comédiens, poètes... Traversez cette épopée pour la liberté aux côtés de ceux qui la vivent, comme autant de portraits de cette Amérique déchirée par la guerre civile.


Lorsqu'ActuSF a lancé l'un de ses projets, j'ai immédiatement sauté sur l'occasion pour les aider et recevoir ainsi en avant première (au moment de la réception) le tout dernier bébé de Jean Laurent Del Socorro, dont j'entendais parler depuis.. mai 2019 si ma mémoire est bonne...

Jean Laurent Del Socorro est un auteur de roman historique fantastique, dans lequel il s'inspire toujours de faits réels et intègre avec légèreté un peu de fantastique. Sa plume est vraiment belle, ses récits sont immersifs, et ce fut une fois de plus le cas pour "Je suis fille de rage", dans lequel il plonge le lectorat dans la guerre de Secession en 1861 - 1865.

L'exercice de style est très difficile à réaliser pour ce roman, et je tire mon chapeau et envoi tout mon respect à l'auteur, car la rédaction de ce roman n'a pas du être facile. En effet, il présente la guerre de Secession et l'abolition de l'esclavage depuis les deux camps ennemis, et donne aussi la parole à des personnes exterieures. Le récit se lit rapidement, et ce malgré les quelques 550 pages que compose cette magnifique bricasse. Les chapitres sont très très courts, tout au plus 3/4 pages, et les points de vue des personnages sont également entrecoupés par des articles de journaux de l'époque, ou encore des traductions faites par JLDS depuis les archives trouvées. Le travail sur ce roman a du être titanesque, et on entre avec une facilité déconcertante dans cette guerre.

Tout est bien expliqué, à l'aide d'infographie. Le drapeau à droite signifie qu'il donne la parole aux états confédérés (du Sud) dirigés par Jefferson Davis et le drapeau à gauche signifie qu'il donne la parole aux Etats Unis d'Amérique, alors gourvernés par Abraham Lincoln. Ce dernier n'est pas seul, et c'est là qu'est intégré la petite part fantastique. En effet, le Président est perpetuellement accompagné par la Mort elle même, qui lui fait des retours sur ses décisions, ou qui apparait ponctuellement chez une personne pour la faucher...

Cependant, j'ai trouvé cette partie bien trop légère pour qualifier ce roman de fantastique. Pour moi, il s'agit surtout d'un récit historique, et bien que romancé, c'est à mes yeux surtout un documentaire sur l'Histoire des Etats Unis d'Amérique.

C'est pour cette principale raison que je ne porte pas ce roman dans mes 5 finalistes du PLIB2020, et que, bien qu'il en fasse finalement partie, ne remportera pas ma voix pour la finale. J'espère que Jean Laurent ne m'en voudra pas et comprendra mon point de vue, vis à vis des autres romans en Lice (Mers Mortes d'Aurélie Wellenstein / Félines de Stephane Servant / Les Brumes de Cendrelune de Georgia Caldera et La cité des Chimères de Vania Prates) 

Au delà du travail de l'auteur, il est important de remarquer aussi le magnifique travail éditorial sur la couverture, la mise en page aéré, les cartes et le petit marque page en tissu intégré! Avec le confinement, les envois du reste du projet Ulule ont été mis en stand by, et j'ai hâte de recevoir le reste de mon pack :D

#ISBN9782366294774 #PLIB2020


lundi 24 septembre 2018

RECEPTION DE LA SEMAINE #1

Bonjour chers lecteurs !

Je vous retrouve aujourd'hui dans un format  #Receptiondelasemaine ; C'est ni plus ni moins un "In My Mailbox" ou "Bookhaul" ! Mais comme
je fais de moins en moins d'achats et que je reçois moins de Services Presse, je me dis que ce petit RDV ponctuel fera l'affaire pour vous présenter les nouveautés.

Cette semaine, j'ai reçu grâce à mes partenaires les romans suivants :





JIVANA de Nadia Coste : Si vous me connaissez, vous ne serez donc pas surpris de retrouver un nouveau roman de cette autrice dans ma PAL! Et celui là, je l'attendais depuis cet été! Il se déroule dans l'univers des Fedeylins (publié chez Grund Editions, mais je vous rassure de suite, pas besoin de les avoir lu pour découvrir Jivana). On suit l'histoire de cette jeune femme qui vit avec une déesse en elle. Suite à une apocalypse (nuées d'insectes qiu ont provoqué une nuit sans fin) elles vont chercher un remède pour pouvoir retrouver la lumière naturelle du soleil.
Je viens de voir que c'est un roman de la collection NAOS, et j'aime beaucoup cette collection !

La déesse qui est dans Jivana n'a pas réussi à se réincarner, mais leur colocation semble bien se dérouler et les deux âmes seraient bien plus proches que ce que l'on imagine...

Je ne sais pas encore ce que j'attends de ce livre, si ce n'est une belle histoire avec des messages importants comme le fait régulièrement Nadia dans ses romans!

LA PROPHETIE DE L'HORLOGE, de John Bellairs : Lorsque j'ai reçu le catalogue de Castelmore, j'ai été attirée par la jolie couverture et par l'aspect magie qui se dégage de l'histoire. C'est lorsque je l'ai reçu que j'ai appris que c'est un roman paru en 1973 (l'auteur est décédé) et qu'il ressort suite à l'adaptation cinématographique (sortie prévue le 26/09/2018) . 
Le jeune Lewis Barnavelt est envoyé chez son oncle à la mort de ses parents. Il découvre alors que cet homme assez excentrique est magicien et que Lewis deviendra son apprenti. Seulement, le jeune garçon commet une erreur monumentale : Il ressuscite l'ancienne propriétaire de la maison, Serenna Izard, qui avait auparavant caché une horloge très très dangereuse, qui possède le pouvoir d'aneantir l'humanité. Seuls les Barnavelt auront les capacités de l'arrêter!





Bande Annonce :




Enfin, je remercie Scrinéo pour m'avoir adressé "Mon année 2019" un agenda/bullet journal déjà bien pré-rempli! Mais pôurquoi l'avoir demandé alors que je tiens des Bujo? tout simplement car depuis la naissance de ma fille, je n'ai pas eu le temps de m'y consacrer et cela me manque de ne rien noter dans l'agenda. ici, certes, je n'aurai pas l'aspect créatif qui me plait tant dans le bullet journal, mais au moins, l'agenda est prêt à être utilisé pour noter mes rdv, mes idées, et tout ce qui est nécessaire pour mon quotidien! L'agenda est vraiment bien pensé, avec pas mal d'espaces dédiés à des idées, des notes, des contacts... et bien évidemment, les semaines





Je vous retrouve très prochainement pour un nouvel avis sur le blog!
A bientôt !


samedi 24 février 2018

INTERVIEW ELIZABETH EBORY #PLIB2018



On poursuit les interviews d’auteurs, cette fois ci, avec Elizabeth Ebory, autrice du roman « la fée, la pie et le printemps », publié chez ActuSf en août 2017.

En Angleterre, les légendes ont été mises sous clé depuis longtemps. La fée Rêvage complote pour détruire cette prison et retrouver son pouvoir sur l’humanité. Elle a même glissé un changeling dans le berceau de la reine...Mais Philomène, voleuse aux doigts de fée, croise sa route. Philomène fait main basse sur une terrible monture, des encres magiques, un chaudron d’or et même cette drôle de clé qui change de forme sans arrêt. Tant pis si les malédictions se collent à elle comme son ombre... Philomène est davantage préoccupée par ses nouveaux compagnons parmi lesquels un assassin repenti et le pire cuisinier du pays. Tous marchent vers Londres avec, en poche, le ecret le plus précieux du royaume.Des personnages empreints d’une légèreté désespérée, une aventure aussi féerique que profondément humaine. Élisabeth Ebory renoue avec le merveilleux des anciens récits, sans nier leur part d’obscurité.

Bonjour Elizabeth, je suis ravie de t’accueillir sur mon blog ! Auparavant autrice de nouvelles, comment se passe la transition entre ce format court à celui de roman ?
Merci à toi pour l’invitation !
Alors, la transition format court / format long, j’ai envie de dire… houlala !
J’avais pris mes habitudes : j’écrivais des textes en 15 000 ou 30 000 signes. C’était devenu un rythme. Qu’il a fallu casser.  En plus de cet aspect « longueur »,  un roman n’est pas qu’une « grosse nouvelle ». La tension d’un récit court ne pourra pas se retrouver dans 300 pages… L’histoire demande plus de développement qu’une seule scène, aussi épique soit-elle. La notion de scénario prend une toute autre envergure ! Il y a l’enchaînement global des péripéties bien sûr, mais aussi une multitude de détails à gérer – détails que la forme courte ignore la plupart du temps, chaque chose y étant cruciale.
Chez moi, il y avait également la question du style. Je suis sensible à la poésie sous toutes ses formes, et cela se ressent beaucoup dans ma façon d’écrire mes textes courts. Cependant, pour un texte long, il est plus délicat d’être poétique en permanence. A force, l’intrigue se noie, les enjeux se diluent, etc. Il a donc fallu évoluer et trouver une autre respiration.
Enfin : l’ambiance. Sur 10 pages, j’étais capable de supporter un univers noyé dans une nuit sans fin avec une mince lueur d’espoir. Sur 400 pages, euh… non. Donc j’ai aussi amorcé un gros virage sur les couleurs de mes mots, en essayant de leur donner plus de lumière et de bonne humeur. Sans pour autant abandonner complètement les ténèbres…
Bref au final, je crois qu’il a fallu tout changer !

Dans « la fée, la pie et le printemps », titre d’ailleurs très intriguant et qui prend son sens uniquement à la lecture du roman, tu abordes le thème des fées, et ta vision de cet univers est différente des plus populaires. Peux-tu nous présenter tes deux personnages principaux, Rêvage et Philomène ?
Ah ah ! Le titre ! S’il est intrigant c’est parfait… Mais je m’égare. Donc, les présentations.
Rêvage est une fée du printemps avec de grandes dents, des ambitions mégalomanes et un désir de liberté (et de pouvoir) si fortement chevillé au corps qu’elle y sacrifie tout. Absolument tout. Il faut dire qu’elle a connu des heures très sombres du monde des fées, et cela lui a forgé un caractère en acier !
Philomène, jeune, insolente est parfaitement amorale : elle ne voit le bien et le mal nulle part. Cela donne des résultats parfois fort discutables. Cependant, contrairement à Rêvage, elle reste capable de s’ouvrir aux autres. Elle est égoïste, mais elle peut changer. Un de ses problèmes est qu’elle n’écoute que sa propre intuition. Cela lui a beaucoup réussi mais elle va se rendre compte que le système a ses limites et que, parfois, il faut faire confiance aux autres. 
L’une est machiavélique, l’autre est armée d’un pistolet ensorcelé… C’est vrai qu’elles sont un peu « différentes » de l’imagerie classique ! Pour moi, les fées sont des créatures complexes, résultats de la sédimentation de mythes et de folklore, de ré-écritures littéraires ou religieuses… Par exemple, ma lecture du moment (Mythes Russes, d’Elizabeth Warner) souligne comment la rusalka, créature des légendes slaves, a évolué au fil du temps. Celle-ci a pu être présentée par des récits du XIXème comme une divinité des eaux proche des nymphes, ou une sorte de sirène. Pourtant, son origine la rattache plutôt aux fantômes. 
Ce sont ces « fées » qui m’intéressent : celles qui évoluent avec nous, dans nos cultures, nos folklores et qui nous accompagnent depuis la nuit des temps, dans les histoires que nous nous racontons pour expliquer les choses que nous ne compren(i)ons pas, pour nous mettre en garde, pour nous faire réfléchir aux conséquences de nos choix. 

Ces fées ont autant de qualités et de défauts que les humains, était-ce ta volonté ?
Oui, complètement. Dans ce roman, les fées sont abordées comme des symboles. Le symbole d’une certaine altérité, d’une façon d’envisager les choses différemment… Mais pour qu’un symbole soit parlant, à mon sens, il lui faut des racines humaines. Il me serait difficile de me retrouver dans les comportements d’êtres purement  angéliques ou démoniaques. J’aurais donc du mal à les écrire.

Ce qui m’a marqué dans ton roman, c’est le système narratif, tu alternes un point de vue omniscient et au présent à travers le personnage de Philomène, et un point de vue à la 3e personne du singulier quand il s’agit de Rêvage. Je trouve cela très respectable, et surtout, cela ne doit pas être facile à écrire. Comment as-tu fait pour respecter ce schéma ? As-tu appliqué des techniques spécifiques ?
J’avais envie de quelque chose de relativement immersif, sans pour autant être emprisonnée dans les « je » en permanence. C’est comme ça que la structure s’est mise en place. Philomène a naturellement pris la parole pour nous entraîner au plus près de l’action, pendant que Rêvage courait à droite et à gauche à la recherche de sa reine, sans avoir trop le temps de papoter.
Pour suivre ce schéma, j’avais la voix d’une copine d’atelier d’écriture dans la tête : « Respectez la contrainte ! Respectez-la bon sang ! »  Et c’était très efficace !
Les problèmes sont arrivés quand les deux fils de l’histoire ont commencé à s’entremêler grâce à un personnage qui va et vient entre les deux systèmes de narration. Là, il a fallu appliquer la technique des time line pour respecter les emplois du temps des uns et des autres – et parfois les décalages horaires. Je me suis fait un tableau des actions pour suivre le déroulé dans le temps pas à pas. Une des difficultés de ces allers-retours, c’est la construction des chapitres. Parfois, j’ai fait le choix d’avoir des chapitres au déroulé parallèle, et non pas en séquence, pour arriver à avoir des unités cohérentes. Par exemple, le chapitre durant lequel Philomène et la troupe s’installent en forêt est parallèle au corps à corps de Rêvage et d’un « mystérieux » personnage. 

L’histoire se déroule en Angleterre au XIXe siècle est ce que ce pays est propre à celui des fées ? Pourquoi avoir choisi ce lieu ? et cette époque ?
Adolescente, je me suis enflammée pour la littérature anglaise du XIXème. Les sœurs Brontë, Joseph Conrad, Jane Austen, Oscar Wilde… Je crois qu’il y a une sorte de retour au source dans ce premier roman : j’avais envie de me balader dans ces souvenirs. L’époque, elle, est venue du pitch sur lequel l’histoire a cristallisé : la plus grande souveraine du monde humain manque à l’appel pour monter sur son trône. Les fées sont derrière tout ça. Sans doute à cause de mes lectures, toujours, c’est l’image de Victoria qui s’est imposée à moi pour représenter cette souveraine incontournable de l’Histoire mondiale.
L’Angleterre est-elle le pays des fées ? Les créatures magiques courent sur toute la planète. Elles changent de forme et de noms, mais remplissent le même rôle. On peut croiser des fées à New York (Les petites fées de New York, de Martin Millar). A Paris (Fées Weed et Guillotines de Karim Berrouka). En Arizona (L’épouse de bois)… Pourtant, c’est vrai que  ma sensibilité me rapproche d’une vision de la fée « à l’anglaise », plus sombre et tourmentée qu’une fée clochette, ou qu’une bonne fée de contes. C’est quelque chose de purement personnel.

Tu n’es pas sans savoir que ton roman a été présélectionné pour le Prix Littéraire de l’Imaginaire 2018. Ce prix a pour but de mettre en avant les littératures de l’Imaginaire, un sujet qui touche de plus en plus de lecteurs et auteurs de cet univers. Quelle est ta position à ce sujet ?
Pour moi, l’imaginaire – et donc les littératures associées – offre des pistes de réflexion intarissables : symbolique, psychologique, social, éthique… L’imaginaire permet de tout oser et de tout poser comme risques ou espoirs, de les disséquer et d’en voir les conséquences. Et puis, l’imaginaire est partout : dans les séries, les films, les jeux vidéos... la matière de Bretagne, les pièces de Shakespeare, les romans de Jules Verne, les opéras de Wagner… Bref :   l’imaginaire et sa littérature appartiennent à la culture – qu’elle soit officielle, underground, pop ou autre. La catégorisation des genres littéraires a tendance à en faire une sorte d’appendice à prendre avec des pincettes… Donc je trouve juste géniales toutes les initiatives qui visent à mieux faire connaître ces littératures de l’imaginaire. Communiquer, montrer les choses, les expliquer aussi, prendre le temps d’approfondir les démarches créatives… tout cela me semble nécessaire pour faire évoluer la façon dont on perçoit l’imaginaire.
(Et je suis super ravie de voir La fée, la pie et le printemps dans la sélection du PLIB2018 !)

De nombreux « nouveaux auteurs » utilisent les plateformes comme WattPad ou fyctia, ou bien font partie d’une communauté telle que celle de Cocyclics… as-tu utilisé également ces outils d’écrivains ?
Je suis abonnée à Cocyclics sur facebook, ainsi qu’à d’autres contenus orientés « pratique de l’écriture », mais je ne me suis pas lancée dans le grand bain des communautés internet ou des plate-formes de partage pour l’instant. Je participe à des ateliers d’écriture « in real life ».

Es tu une grande lectrice ? Quelles ont été tes plus belles découvertes en 2017 ?
Je suis une lectrice très lente surtout ! Je sélectionne, je tourne autour des œuvres pendant des mois. Quand je rentre dans un livre, je prends le temps de l’apprécier, de m’arrêter, de respirer dans son univers… Cette année, j’ai découvert, quelques millions d’années plus tard que tout le monde, Les fiancés de l’hiver, de Christelle Dabos (oh, le bonheur!) et aussi Anasterry d’Isabelle Bauthian, auquel j’ai furieusement accroché (trop hâte de lire la suite, Grish-Mère, qui sort bientôt). Et j’ai enfin lu la plume d’Estelle Faye dans « Un éclat de givre ». Ce livre a une ambiance tellement prenante : quelque chose de nostalgique, de tendre, d’onirique. Je suis sous le charme !

Quelle coïncidence, j' ai aussi découvert la passe miroir en 2017, et je viens tout juste de commencer "un éclat de givre"! Quant à Anasterry, il est dans ma pile à lire :) Est ce que tu utilises tu les réseaux sociaux pour échanger avec tes lecteurs ?
Je suis sur Facebook avec ma page autrice (@ElisabethEboryAutrice) et sur Instagramm, @ElisabethEbory.

Pour terminer, dernière petite question, quels sont tes projets littéraires ? Te verra-t-on dans des salons en 2018 ?
En ce moment, je travaille sur un deuxième roman dans l’univers de La Fée, la pie et le printemps. Le nœud central de l’intrigue tourne autour de l’obsession et du pouvoir de l’information. On mettra les pieds chez les fées, quelques temps après les événements déclenchés par Rêvage.

Les dates restent à confirmer, mais normalement, je devrais être en dédicace le 10 février sur Toulouse à la librairie Série B, et au salon de l’Imagina’Livres, à la faculté  Toulouse II, Jean Jaurés,  du 23 au 25 mars. Pour la suite, je ne sais pas encore !

Je te remercie infiniment d’avoir participé à cette interview, je te souhaite bonne chance pour le #PLIB2018
Un grand merci à toi !




lundi 8 janvier 2018

BOUDICCA DE JEAN LAURENT DEL SOCCORO #FANTASY #HISTORIQUE #PLIB2018


Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ?


À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.


















Connu pour son premier roman paru en 2015 " Royaume de vent et de colère", qui a reçu le prix Elbakin, j'étais intriguée et j'avais envie de découvrir la plume de Jean Laurent Del Soccoro. Lorsque, lors d'une rencontre, il m'a expliqué que Boudicca était une femme celte qui a vécu en l'an 1 après JC  , il ne m'en a pas fallu plus pour me le procurer. 


J'ai commencé ma lecture peu de temps après avoir lu "La fée, la pie et le printemps" qui proposait les premiers chapitres de Boudicca. Et le début était un peu bancal, surtout à cause de cette phrase qui introduit le premier chapitre :  
 La victoire d'Antedios sur Cubobelin est telle que l'ogre trinovante doit finalement devenir client du lièvre icène.
Avouez que lorsque l'on manque de connaissance historique, on se demande où on met les pieds :)

En gros, voilà à quoi ressemblait l'Angleterre en l'an 1 ap JC :
  

Les Icenes étaient dirigés par Antedios, le père de Boudicca. Sa femme étant morte en couches, il eut beaucoup de difficulté à se lier à sa fille unique. 
Les trinovantes sont un clan plus au sud, dirigé par Cunobelin.

Chaque clan était soit soumis, soit opposés aux Romains qui tentaient de commercer avec la Brittania. C'est dans ce contexte historique que l'on découvre la vie de Boudicca, à travers quelques 270 pages. 

Reine, femme, amante et toujours fille du roi, je suis trop de choses à la fois pour être vraiment moi. J'oublie alors ces Boudicca qui me hantent pour n'être que la moitié de cette jouissance, le second de ces deux corps haletants qui s'étreignent dans la sueur et le plaisir.


Dans sa dédicace, l'auteur me demande qui de la Reine, de l'Amante ou de la Guerrière je préfère.. et bien je dois dire toutes, puisque Boudicca n'est qu'une seule entité, au fort caractère, insoumise, engagée, libre et éduquée. 

Le roman est découpé en trois parties, ce qui permet de se focaliser sur chacune de ses facettes. La première vollute nous présente l'enfance de Boudicca, jusqu'à ce qu'elle prenne le pouvoir.
La seconde nous la présente dans son rôle de femme, d'amante, de guerriere.

Puis dans la dernière partie, nous la découvrons en tant que Reine insoumise, en tant que rebelle face à l'armée romaine. J'ai été bouleversée lorsque les Romains viennent demander leur dû, c'est un passage horrible, je n'ose imaginer la souffrance des victimes et j'ai trouvé que Jean Laurent transcrivait bien les émotions puisque j'ai eu la boule à l'estomac et les larmes aux yeux. Mais Boudicca s'est relevée et a emmené son armée se rebeller contre l'Empereur. Ses actions sont allées très loin, et une statue a été érigée en son nom à Londres. 

JL Del Soccoro a fait beaucoup de recherches sur cette époque de l'Histoire et sur cette femme, afin d'offrir aux lecteurs un récit proche de la réalité, bien que parsemé d'éléments de fiction. 
Ainsi, il a pris la liberté de laisser la sexualité de ces personnages libres, ce que j'ai beaucoup apprécié, mais il introduit également des sortes de rêves, d'illusions, que réalise Boudicca afin d'apercevoir le futur. Les druides présentés ici sont aussi fictifs.





Je suis ravie d'avoir appris un pan de l'Histoire, et d'avoir découvert une femme intelligente, cultivée, combattante. Ce récit, d'ailleurs plaira avec certitude aux féministes.


Pour en savoir plus sur la génèse du livre, je vous renvoie à cette interview réalisée pour ActuSF. 


Roman en lice pour le Prix Littéraire de L'imaginaire BooktubersApp
#PLIB2018
#ISBN:9782366298376


lundi 18 décembre 2017

LA FEE, LA PIE ET LE PRINTEMPS, D'ELIZABETH EBORY #SFFF #FANTASTIQUE #PLIB2018

Titre : La fée, la pie et le printemps

Auteur : Elisabeth Ebory

Maison d’Edition : Actu SF

Date de Parution : 24 août 2017



En Angleterre, les légendes ont été mises sous clé depuis longtemps. La fée Rêvage complote pour détruire cette prison et retrouver son pouvoir sur l’humanité. Elle a même glissé un changeling dans le berceau de la reine...
Mais Philomène, voleuse aux doigts de fée, croise sa route. Philomène fait main basse sur une terrible monture, des encres magiques, un chaudron d’or et même cette drôle de clé qui change de forme sans arrêt. Tant pis si les malédictions se collent à elle comme son ombre... Philomène est davantage préoccupée par ses nouveaux compagnons parmi lesquels un assassin repenti et le pire cuisinier du pays. Tous marchent vers Londres avec, en poche, le secret le plus précieux du royaume.
Des personnages empreints d’une légèreté désespérée, une aventure aussi féerique que profondément humaine. Élisabeth Ebory renoue avec le merveilleux des anciens récits, sans nier leur part d’obscurité.




J’ai profité d’une promotion sur Emaginaire pour acquérir ce livre numérique. Ce n’est pas vraiment le résumé proposé par l’éditeur qui m’a interpellé (je le trouve décousu et pas intriguant) mais  sa belle couverture réalisée par Lucie Mazel, ainsi que les avis positifs que j’ai pu lire.
Ce roman fantastique se déroule en Angleterre, à la fin du 19e siècle. Il oppose le monde des humains au monde des fées. Ces dernières sont emprisonnées depuis plusieurs siècles dans leur monde afin de ne plus nuire aux Hommes. Elizabeth Ebory  exploite donc son univers dans ce monde parallèle. J’ai aimé voir ce que l’autrice a fait des fées dans son histoire. D’une part, les fées sont loin d’être scintillantes et bienveillantes, bien au contraire. D’autre part, on distingue le monde des fées par l’absence de lumière dans leur prison. Tout est brumeux, gris, pas forcément ravissant. Le système de magie crée est agréable à découvrir. Chaque fée semble posséder des pouvoirs différents, comme le montre l’une des fées principales en début de récit, en amenant la foudre sur Londres.  Le système des raccourcis m’a bien interpellé aussi , j’ai trouvé ça inventif et super utile !!
De l’autre côté, notre monde, et particulièrement Londres et sa forêt environnante. J’avais l’odeur des pins dans le nez, j’entendais le bruit des calèches, ainsi que les brindilles qui craquent sous les pieds. Le seul bémol que j’aurai à faire se situe au niveau de l’atmosphère Londonnienne. Au vu de l’époque, j’espérais ressentir un peu plus l’ambiance victorienne. Cela est bien décrit en première partie mais je trouve que ça s’estompe trop dans la seconde.

Elizabeth Ebory alterne le récit entre deux protagonistes : Rêvage,  une fée arrogante, qui a mis en place un plan machiavélique il y a de nombreuses années pour permettre à son peuple de gouverner. Les chapitres  la concernant sont écrits à  la 3e personne du singulier.  Son caractère arrogant, sarcastique et bien trempé m’a vraiment plu ! On ressent à travers sa personnalité l’envie de retrouver sa liberté et ceux des siens, mais également de nuire aux humains en reprenant les rênes du royaume. Elle est ambigüe, entêtée, et en fera voir de toutes les couleurs à son compagnon de route : Sean. C’est lui qui devait garder l’œil sur le changeling qu’elle a placé dans le berceau royal mais les choses ne se sont pas passées comme elle l’espérait.  

Philomène est aussi une fée. Ses passages sont écrits au présent et d’un point de vue subjectif.  J’avoue cependant avoir eu un peu de mal au début du récit à m’adapter à cette forme narrative, bien que cela permette de s’immerger encore plus dans son monde et dans ses émotions. Cleptomane, elle aime commettre les plus grands vols, comme en témoigne la présence du cheval NightMare. Elle n’est pas toujours facile à cerner, je me suis longtemps posée la question de ses origines et de ses ambitions.

Elizabeth Ebory publie ici son premier roman, et j’imagine qu’alterner les formes narratives ne doit pas être un exercice facile.
Ce livre est accessible aux adolescents. Les chapitres courts et les multiples dialogues rendent l’ensemble encore plus dynamique. Certains évènements se résolvent un peu vite, et l’autrice nous laisse des indices très gros pour nous permettre de deviner facilement les fils de sa toile. Personnellement, cela ne m’a pas gêné.
Durant ma lecture, j’ai pensé à La Stratégie des As, de Damien Snyers, publié également chez ActuSF ! J’ai notamment retrouvé la même dynamique dans l’action, la joie de découvrir plusieurs créatures féériques avec une ambiance particulière. Si vous avez eu l’occasion de lire et d’apprécier ce roman, je suis certaine que vous aimerez également La fée, la pie et le printemps !
Ce livre fait partie de la pré-sélection du Prix Littéraire de l’Imaginaire BooktubersApp (#PLIB2018)


Roman en lice pour le Prix Littéraire de L'imaginaire BooktubersApp
#PLIB2018
#ISBN:9782366298499


mardi 28 février 2017

LES NEIGES DE L'ETERNEL, DE CLAIRE KRUST #FANTASY




Dans un Japon féodal fantasmé, cinq personnages racontent à leur manière la déchéance d’une famille noble. Cinq récits brutaux qui voient éclore le désespoir d’une jeune fille, la folie d’un fantôme centenaire, les rêves d’une jolie courtisane, l’intrépidité d’un garçon inconscient et le désir de liberté d’un guérisseur.
Le tout sous l’égide de l’hiver qui s’en revient encore.

Jeune lilloise, étudiante en métiers de la rédaction, Claire Krust signe ici un premier roman envoûtant, cruel et poétique.

En quelques mots : Claire Krust nous livre un roman onirique, où le lecteur est porté par de somptueux paysages et des personnages charismatiques et très bien travaillés. L'écriture est soignée et complètement immersive. Une très belle découverte que je vous recommande

Grâce à ce roman, je découvre un nouveau type de narration : le "Fix-Up". Entendez par là qu'à travers ce voyage dans un Japon Féodal, Claire Krust nous invite à découvrir l'histoire de 5 personnages très différents, mais qui sont liés par une histoire commune.

J'ai aimé la richesse d'ecriture de cette histoire. 5 récits viennent se tisser les uns aux autres à travers l'histoire et la déchéance d'une famille noble du Japon.
La première nouvelle nous permet de faire la connaissance de Yuki, cette jeune fille qui s'enfuit de sa famille pour trouver un remède à ramener à son jeune frère malade. Durant son périple, nous allons entrevoir déjà certains personnages qui seront les acteurs principaux des autres nouvelles.
Ce roman fait complètement voyager. Sans être insistante, Claire Krust nous permet de découvrir de magnifiques paysages enneigés, des architectures et des conditions de vie de ce pays. j'ai complètement réussi à m'immerger dans cet univers féodal, dans lequel on ressort avec une douceur onirique. Bien que j'ai lu ce roman il y a déjà quelques semaines, quand je repense à lui, j'ai l'impression de redescendre doucement d'un nuage sur lequel j'ai pu m'évader, rêver, et ressentir l'histoire de chaque protagoniste.

Yuki est le personnage qui va lier chaque histoire les unes aux autres. Cette jeune femme est loin d'avoir une vie facile, et malgré cela, elle fait preuve de beaucoup de courage. Elle doit faire face à des décisions couteûses, dans un mode de vie loin d'être convenant à cette époque.

dimanche 10 janvier 2016

La Gazette Littéraire de Ptitelfe n °5 :Semaine du 4 au 10 Janvier 2016







Bonjour mes petits lutins! Après quelques semaines d'absence par manque de temps et motivation, je reviens en ce début d'année avec un nouvel épisode de LGLP pour vous présenter brièvement une sélection d'informations qui se sont passées cette semaine!

 Avant de parler actu littéraire, j'ai appris hier qu'une employée de GulfStream, Nadia Humbert a disparu depuis le 1er Janvier; Vous trouverez donc son avis de recherche à diffuser en masse.

Je vais ensuite vous parler du lancement de la série de Terry Brooks : Les chroniques de Shannarah,  de Le Bélial qui lance en ce début d'année sa nouvelle collection : Une heure-lumière.
Enfin un petit point Gaming avec la prochaine sortie sur Steam de Final Fantasy IX revisité et adapté à la HD et comme toujours, des promos numériques du mois et des sorties littéraires de la semaine à ne pas manquer !

dimanche 29 novembre 2015

La Gazette Littéraire de Ptitelfe #4 : du 23 au 30 Novembre 2015


Edito : Cette semaine, je vous présente le dernier projet Crowfunding d'Olivier Peru : Darryl Ouvremonde, je vous parle de deux salons /bourse aux livres qui se sont déroulés ce week end, je reviens également sur les 15 ans d'écriture d'un auteur jeunesse que j'aime beaucoup : Erik l'Homme, ainsi que sur un nouveau concept : la BOL (Bande Original de Livres) ; et pour finir, les sorties de la semaine à ne pas rater... Bonne lecture à tous et n'hésitez pas à laisser un commentaire sur vos impressions. 

dimanche 8 novembre 2015

La gazette littéraire de Ptitelfe #2 - Semaine du 2 au 08 novembre 2015




Edito : Je suis ravie de vous retrouver pour le 2e épisode de la Gazette Littéraire de Ptitelfe "GLDP" ! Le lancement du premier article dimanche dernier a rencontré des retours positifs, je vous remercie tous de m'avoir fait part de vos commentaires. J'essaierai, dans la mesure du possible, de publier cet article tous les dimanches soirs. Si à une certaine période, j'ai moins de temps pour dénicher les informations et vous rendre une gazette, je vous préviendrai sur les réseaux (twitter et page facebook)

L'évènement principal de cette semaine a été la remise des Prix Littéraires 2015. Je vous annoncerai donc la liste des lauréats. Je reviendrai également sur l'évènement "Un mois Une maison Un achat" organisé depuis Septembre par le blog de Vision Livres. Je vous parlerai également de la maison d'édition Voy'[El] qui rencontre des difficultés financières, et qui a besoin de notre soutien collectif!  Un évènement littéraire imaginaire s'est déroulé ce dimanche en Belgique, ce sera donc l'occasion de revenir dessus dans les grandes lignes! J'aimerai également dans cet article revenir sur deux auteurs : Samantha Bailly et Stephan Platteau.  Je parlerai brièvement de l'évènement Youtube  : Video City Paris, puis des adaptations cinématographiques annoncées et/ou dont on a pu découvrir les bandes annonces cette semaine! Enfin, nous finirons par les sorties de la semaine à ne pas rater!.

dimanche 1 novembre 2015

La gazette littéraire de Ptitelfe #1 - Semaine du 26 Octobre au 01 Novembre 2015


Edito : J'inaugure un nouveau rdv sur le blog. J'ai envie de me diriger vers quelque chose de plus constructif et de transmettre plus d'informations sur le monde littéraire et imaginaire.
Dans cette rubrique, je veux rendre visible les faits marquants de chaque semaine :  évènements, salons, actualités..

Cette semaine a été placée sous de nombreux bouleversements, à commencer par le décès d'un grand auteur de Science Fiction français : Ayerdhal. Je reviendrai en quelques mots sur sa vie pour lui rendre un petit hommage. Depuis le 29 Octobre et jusqu'au 2 novembre se déroule à Nantes la 16e édition des Utopiales, festival international de Science Fiction. Je vous annoncerai par la même occasion le lauréat du prix Planete SF des blogueurs 2015.  Je vous ferai également un point sur les nouvelles box littéraires et les plateformes orientées vers Booktube. Je vous montrerai  les sorties à ne pas rater. et enfin je vous parlerai du Nanowrimo 2015. J'espère que ce premier épisode vous plaira! Bonne découverte!


lundi 19 mai 2014

L'une rêve, l'autre pas, de Nancy Kress

Titre VO : Beggars in Spain - publié en 1991

Alors que deux jumelles viennent au monde, l’une d’entre elles bénéficie d’une modification génétique qui lui permet de ne plus dormir. Huit heures d’éveil de plus par jour, un rêve pour apprendre, vivre et découvrir le monde... Huit heures qui feront aussi d’elle, un être à part.

Mon avis : 

J'ai acquis ce livre lors d'un salon en 2012, et lorsque Jérome Vincent d'actu SF me l'a présenté, je n'ai pas pu resister à ce spitch très original! Je pensais découvrir uniquement un roman de fiction qui raconte la vie de ces jumelles, et ne m'attendais pas à découvrir une reflexion sur la société et le rôle de chacun.

Camden, un riche financier, décide d'avoir un enfant Non dormeur, et va donc choisir les facultés de sa fille avec sa femme, un peu plus réticente, et l'institut qui insémine les gênes pour modifier les foetus. Pour cet homme, seule la réussite dans la vie compte, et dormir n'est qu'une perte de temps. Il veut une fille absolument parfaite! Mais lors de la grossesse, ils vont se rendre compte qu'il y a deux foetus, et que le second est "normal", ce sera une dormeuse. A partir de là, on va découvrir la vie de ces deux filles, l'éducation de chacune, les difficultés rencontrées notamment par Alice qui souffre de l'intelligence de sa soeur. Leisha est toujours de bonne humeur et va très vite devenir surdouée, passant ses nuits à étudier etc... Puis à l'adolescence, elle va enfin rencontrer d'autres personnes comme elle et trouver ainsi sa place dans la société.

Le style de l'auteur est très bien travaillé, très fluide! A travers ces 150 pages, elle arrive avec maîtrise à nous faire découvrir l'enfance et l'adolescence de ces filles, les personnes importantes dans leur vie, et l'évolution de chacune. On découvre comment Leisha occupe son temps libre la nuit, et en parallèle comment réagit Alice au réveil ou quand elle est trop fatiguée et a besoin de dormir. Puis on se penche plus sur le récit de Leisha une fois qu'elle découvre le groupe et à partir de là, Nancy Kress pousse le lecteur à une réflexion sur la société, la place de chacun dans un groupe, l'individualisme et la peur et rejet du "hors norme". Ici, on a affaire à des non-dormeurs, mais on peut facilement imaginer d'autres groupes de personnes en difficultés, comme les mendiants, d'où le titre en VO "Beggars in Spain".

J'ai beaucoup aimé ce livre que je classerai comme une novella. On s'attache aux personnages, ces deux petites filles jumelles mais différentes et leur parcours différent.

Note : 8/10

vendredi 18 octobre 2013

[Recueil de nouvelles] Les coups de coeur des Imaginales



Tous les ans, le festival des Imaginales à Épinal est le grand rendez-vous de tous les amateurs de fantasy. Et chaque année, le festival choisit un auteur « coup de cœur ».
Dirigée par Stéphanie Nicot, cette anthologie rassemble les dix écrivains français distingués, depuis 2004. 
Un casting de rêve avec dix nouvelles inédites et superbes. L’occasion de découvrir ces plumes exceptionnelles et de se balader sur les terres de la fantasy, de la fantasy urbaine, du fantastique et de la science-fiction.
Retournez dans le Vieux Royaume avec Jean-Philippe Jaworski, alors que les morts semblent se relever sur les champs de bataille ; marchandez avec Sire Cédric et le père d’Eva Svärta, un commerçant albinos qui saura combler jusque vos plus étranges désirs ; plongez au cœur de Narthécia en compagnie de Samantha Bailly, une cité encerclée de forêts dangereuses où la justice passe par l’empathie ; accompagnez Jérôme Camut dans un petit village des Pyrénées où la vie semble s’être arrêtée à la fin du XIXe siècle ou partez avec l’héroïne demi-elfe de Rachel Tanner au Kosovo enquêter sur un trafic d’organes..

Cette année, pour les Imaginales 2013, ActuSF a contribué à l'édition de ce recueil, qui réunit 10 nouvelles d'auteurs ayant reçu le prix des Imaginales au cours des 10 dernières années.

Allant de Thierry Di Rollo à Samantha Bailly, le lecteur parcourt différentes nouvelles, toutes placées sous la Fantasy au sens large.

Je crois que c'est la première fois depuis le collège (!) que je lis un recueil de nouvelles.

Les grandes découvertes de talent, à mon sens, dans ce bouquin, sont Mélanie Fazi, qui a su me charmer avec sa nouvelle "les trois renards" mettant en scène une femme qui sort d'une relation difficile et qui se retrouve dans la musique, et JP Jaworski, j'ai adoré sa plume, et pour le coup, je me suis vraiment retrouvée dans l'univers fantasy que j'aime : Il écrit sa nouvelle dans l'univers qu'il place dans la plupart de ses romans, et introduit un retrousseur de cadavres qui va passer en jugement et connaitre un sombre destin. C'est médiéval, sombre, j'aime!

Ensuite, j'ai eu plaisir de retrouver la nouvelle de Sire Cédric, qui introduit le père d'Eva Starvä, l'un de ses personnages récurrents. Je n'en attendais pas moins de lui, il a respecté les règles des nouvelles courtes, à savoir une quinzaine de pages, immersive dès les premières lignes. Il mélange magie et mystère dans un milieu un peu angoissant!

J'ai été touchée par l'histoire de Lionel Davoust, qui nous raconte l'histoire d'un autiste qui trouve son équilibre suite à une rencontre avec les dauphins, à Marinland, lorsqu'il était enfant, et il va passer sa vie à retrouver le milieu dans lequel il s'est senti aussi bien compris!
Il y a beaucoup de sensibilité et l'auteur joue avec deux thèmes que l'on voit rarement en fantasy.

J'ai aussi bien aimé la nouvelle de Jérome Camut : le secret de Parsigou : L'histoire racontée m'a rappelée celle de Bugarach, un village de l'Aude qui a eu la réputation d'être le seul village qui résistera à la fin du monde le 21/12/12^^ Sauf que là, les habitants de Parsigou vivent très longtemps, et un journaliste va devoir aller enquêter pour percer le secret de cet endroit!

La nouvelle de Charlotte Bousquet était bien ; l'histoire d'une femme qui tente de récupérer sa liberté en fuguant de son foyer et d'un mari violent et irrespectueux, qui va traverser une nuit.. d'enfer sur le plateau de K'fen.

Enfin, c'était un plaisir de retrouver la douce plume de Samantha Bailly, qui nous plonge dans Narthécia, à la rencontre d'Elixir, une jeune empathe qui tente de se délivrer de son rôle. Elle est chargée de vérifier ce que des criminels ressentent avant de les envoyer à un autre service...Le problème, c'est qu'au milieu de toute cette colère, injustice, rancoeur, la jeune demoiselle se perd et a besoin de retrouver son identité! Sa rencontre avec Corval, un scientifique parti en expédition et seul survivant, va l'aider à redevenir elle même...

Les nouvelles suivantes sont celles que j'ai le moins aimées : 
Thierry Di Rollo aurait pu faire quelque chose de magique mais il nous projette trop vite dans un univers avec des noms d'animaux et de peuples trop loin du nôtre, sans aucune introduction. J'ai eu du mal à m'accrocher, et pourtant, la fin représente une jolie légende.
Le chirurgien, d'Eric Wietzel : Je n'ai absolument pas accroché à cette nouvelle, un peu trop fantastique et sombre pour moi;
La stratégie du chasseur, de Rachel Tanner, je suis passée à côté. Trop réaliste, pourtant, le personnage, mi humain mi elfe, aurait pu me plaire, mais pas dans le contexte après guerre au Kosovo.