samedi 14 janvier 2017

LA NUIT DES TEMPS DE RENE BARJAVEL #SCIENCEFICTION


Dans l'immense paysage gelé, les membres des Expéditions Polaires françaises font un relevé sous-glaciaire. Un incroyable phénomène se produit : les appareils sondeurs enregistrent un signal. Il y a un émetteur sous la glace...

Que vont découvrir les savants et les techniciens venus du monde entier qui creusent la glace à la rencontre du mystère ? "La nuit des temps," c'est à la fois un reportage, une épopée mêlant présent et futur, et un grand chant d'amour passionné.

Traversant le drame universel comme un trait de feu, le destin d'Elea et de Païkan les emmène vers le grand mythe des amants légendaires.









La nuit des temps, une histoire hors du temps….

Depuis des années j’entends parler de Barjavel, et c’est grace à ma copine Maureen et au Cold Winter Challenge que j’ai pu découvrir ce roman.
Comme je l’avais également pris en audio book sur Audible, j’ai combiné les deux modes de lecture pour le découvrir. Oui, j’écoutais en même temps que je le lisais, ca m’a donc permis une double immersion.




UNE EXPEDITION AU POLE SUD 

La nuit des temps a été écrit entre 1966 et 1968 par René Barjavel, un grand nom du fantastique français. Dans cette œuvre, Barjavel nous raconte l’histoire du Docteur Simon et de son équipage, partis explorer l’Antarctique. Durant cette expédition, leurs sondes vont repérer des signes de vie enfouis à plus de 1000 mètres. Ainsi, nous apprenons que ce qui a été précieusement conservé dans la glace remonte à 900 000 ans, un exploit incroyable et difficile à croire pour la population. Cet évènement est donc scandaleusement suivi par le monde entier, et tous les pays s’activent pour pouvoir dénicher le scoop du siècle.

Et voici donc la première approche que l’on a avec ce roman : l’aspect géo-politique. En effet, au-delà des recherches et des appareils scientifiques mis en œuvre pour protéger ce secret enfoui depuis des millénaires, le lecteur est spectateur des Etats qui souhaitent tirer vers eux le succès de la découverte et enrichir ainsi leur pays. Que ce soit par la miraculeuse découverte des deux corps congelés ou par l’or déniché au sein de cette sphère.
J’ai beaucoup aimé cette approche, qu’il faut bien évidemment replacer dans son contexte à savoir 50 ans auparavant. Nous découvrons les différents points de vue des grands pays, tels l’URSS, les USA, la France, l’Allemagne, la Chine.. Mais également le point de vue de téléspectateurs tels la famille Vignont.
Cela apporte au récit un effet documentaire très bien amené et très intriguant.



CE QUI N'EXISTE PAS EXISTE....

 En parallèle, Barjavel entraîne le lecteur à la découverte d’une ancienne civilisation, celle des Gondas, un peuple ayant vécu il y a plus de 900 000 ans  à une époque où l’Antarctique n’était pas encore là. Ainsi, on découvre un monde très beau, très visuel et surtout tropical. Les habitants de Gondawa semblent vivre en paix, en tout cas, c’est ce vers quoi ils tendent. Ils sont au top de la technologie, utilisant les machines aussi bien pour se nourrir, pour guérir ou encore pour trouver leur âme sœur. Mais cette paix est entachée par leur peuple ennemis, les Enizoriens, qui sont plus individualistes et prêts à entrer en conflit pour parvenir à leurs fins. 
Ainsi, le lecteur découvre un monde que l’on pourrait qualifier d’anticipation. Seule l’absence d’humanité des habitants vient entraver ce bonheur, et comme le dit si bien le proverbe : L’Homme est le meilleur ennemi de l’Homme.
Barjavel a fait preuve de beaucoup d’imagination pour qualifier et décrire les objets des Gondas ou des scientifiques comme : la traductrice universelle, capable de traduire 17 langues simultanément ou encore la bague d’identification. On apprend également comment est né le continent de l’Antarticque, tel que nous le connaissons aujourd’hui.

JE SUIS ENTRE ET JE T'AI VU


Enfin, La nuit des temps, c’ est aussi une histoire d’amour, et c’est le point que j’ai le plus raté et qui ne m’a pas du tout ému. Pourtant, l’histoire avait tout pour être bouleversante mais je m’attendais à la révélation de fin dès le début, même si j’avais également une autre idée de la tournure des évènements.
ATTENTION, je vais devoir spoiler car j’ai encore eu une imagination débordante dont j’aimerai vous faire part :
Je pensais dès le début que l’homme endormi était Païkan, cependant, je pensais qu’il était mort avant la mise en hibernation. Du coup, comme le DR SIMON est tombé très amoureux dès le premier regard d’Elea, j’imaginais que le Dr n’était autre que la réincarnation de Païkan . Pour moi, on allait assister à un amour et une renaissance éternelle par ces croyances en la réincarnation. Si vous l’avez lu, vous savez donc que je suis allée trop loin dans mes spéculations.
Les choses étaient bien plus simples.
FIN SPOILER

Pourquo n'ai-je pas été émue par l’histoire d’amour ? Je pense que ce point mérite également des réponses : Tout d’abord, je n’aime pas la façon de faire des Gondawas  pour trouver la personne qui leur convient. Le système mis en place écarte d’office les sentiments naissants, l’attirance de l’autre, la naissance du désir et de l’envie d’aimer. Evidemment, moi qui aime vibrer dans les histoires d’amour, il m’était donc impossible de m’attacher au couple qui a su dès l’âge de 7 ans qu’ils étaient parfaitement compatibles. Je n’ai donc à aucun moment frémit pour eux deux.
Les quelques scènes d’amour que Barjavel a distillé n’ont réveillé en moi aucune émotion. J’ai trouvé le tout trop lisse, trop propre, trop parfait pour y croire une minute.

Enfin, l’histoire parallèle avec le Dr Simon est pour moi sortie de nul part, et j’aurai préféré découvrir mon histoire de réincarnation que de rester sans réponse face à l’adoration et l’Amour que porte le Dr Simon au personnage d’Elea.
Certes l’auteur explique de nombreuses fois qu’Elea est parfaite, qu’elle est magnifique, d’ailleurs à ce sujet, j’ai beaucoup aimé la description faite des corps nus lorsque les scientifiques les découvrent. Mais pour moi, tout cela semblait tomber de nul part et donc impossible à croire.

Ce livre est apparemment étudié durant le parcours scolaire à partir du collège. Personnellement, je ne pense pas que j’aurai eu le même avis à ce moment. Peut-être que l’histoire d’amour m’aurait plus plu et que j’aurai été moins sensible à l’aspect geo-politique. Bien évidemment, puisqu’à 14-15 ans, j’étais plus intéressée par les belles histoires d’amour que par l’actualité.



Même si j’ai aimé certains aspects de ce roman, j’ai été aussi déçue par d’autres. J’ai donc un avis mitigé. Toutefois, je suis ravie de l’avoir enfin lu. Ce roman a plusieurs niveaux d’interprétation et de sensibilité. Je n’ai pas parlé de la plume de l’auteur car à ce sujet, elle est très bien maîtrisée même si je trouve qu’il faisait parfois un peu trop de descriptions. J’ai aimé ressentir le froid et les différentes étapes de l’exploration en Antarctique (même si ce premier tiers peut sembler long pour certains), j’ai aimé découvrir l’anticipation faite par l’auteur, l’invention de ces machines technologiques et de son monde perdu. Mais je suis passée complètement à côté des histoires d’amour qui pour moi sont dénuées d’émotions.


Ce livre fait partie de mon menu « MONTAGNES ENNEIGEES »



6 commentaires:

  1. Je l'ai lu pour les cours et j'avais beaucoup aimé à ce moment là. Mais en lisant ton avis sur l'histoire d'amour, je réalise que je ne me souviens pas du tout que cela se passait comme ça. Ca fait un moment que je l'ai lu, il faudrait que je le relise et je ne pense pas aimer autant que lors de ma première lecture car je suis assez d'accord avec toi :)

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    1. Coucou, nos visions évoluent tellement entre l'adolescence et l'âge adulte, j'aurai probablement adoré l'histoire d'amour si je l'avais lu en cours. A bientôt!

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  2. Je l'ai découvert au collège et comme tu le dis, nos visions évoluent avec l'âge, il faudrait que je le relise maintenant. J'avais tellement adoré à l'époque que du coup j'ai un peu peur d'être déçue.

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    1. Qu'est ce qui t'avait le plus marqué à l'époque du collège? Je suis curieuse je sais, mais je trouve interessant de voir ce qui nous marquait à ce moment clé de nos vies :)

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  3. J'ai beaucoup aimé l'histoire comme toi. Je suis passée à côté del'histoire d'amour. Je n'ai pas été impressionné par les objets futuristes qui existaient déjà pour les militaires, dans certains films et certainement dans les livres (année de sortie du livre) mais j'ai tout de même tiré mon chapeau sur ses recherches et son imagination.
    En revanche et c'est certainement parce que je suis touchée par le sujet. J'ai eu de gros soucis sur deux points : les seins : Est ce que l'auteur a une obsession malsaine pour les filles? Une frustration? Voit-il les femmes comme des ibjets de désirs et non un partage mutuel d'amour? Est ce que c'est son personnage uniquement et non l'auteur derrière le stylo?

    Et enfin et pas des moindres : je ne saurais le dire mais il y a certes une raison sociétale derrière sa façon d'écrire les peuples autres que le sien. Encore une fois est ce que c'est l'auteur ou non? J'ai trouvé des aspects limites racistes ou encore très limité sur les connaissances réelles des autres civilisations et peuples.

    J'ai essayé de comprendre comme tu as fait, le contexte de la société au moment de l'écriture du roman. J'ai des difficultés mais je comprends. Les cases et les étiquettes font des ravages...

    Pour finir : J'aime beaucoup ton format. Je trouve qu'il fait très pro. Librairie pro! Chronique Pro. Juste parfois les coupures durant la phrase m'a parfois perturbé mais sinon j'adore!
    Tu es indéniablement une grande référence pour moi.

    Merci!

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    1. Whaou merci merci merci merci!!!! Ton commentaire me touche énormément <3 <3 J'ai eu du mal avec le montage vidéo, j'ai essayé de ne retenir que l'essentiel et je suis d'accord, il y a TROP de cut lol! Je n'ai pas trop percuté sur toutes ses réferences sur les seins, du fait que les deux personnages soient nus m'a peut être mieux permis d'appréhender ces descriptions. En même temps, cela fait aussi peut etre echo, quelque part, à Adam & Eve, les seins représentent également le désir, mais aussi la maternité, est ce qu'il y a des choses beaucoup plus psycho/philosophiques derrière son texte? Je n'ai pas non plus été percuté par les aspects racistes, mais comme j'ai écouté le livre en audio, je m'imprègne moins des mots qu'en lisant le livre. En tout cas, tes réflexions sont hyper interessantes!! Merci encore et je suis tellement contente que mon format te plaise! Gros bisous

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