13 novembre … Vendredi
soir.. Qu’étais en train de faire quand j’ai vu les premiers messages
concernant les attentats ? J’étais en train de discuter sur facebook avec
des copines. J’ai vu un premier post « fusillade à paris 10 ». J’ai d’abord
penser à un règlement de comptes. Puis La psychose surgit d’un coup… Mon dieu
qu’est ce donc ? Quoi le stade de France ? des fusillades à plusieurs
endroits de Paris ; La peur, la terreur.. le bataclan.. J’en reste
choquée, effrayée, apeurée, dans une totale incompréhension et impuissance.
Des gens, passionnés de musique, sont allés voir un concert de métal. D’autres,
sortant du travail ou d’une semaine de cours, sont allés boire un verre et
manger au restaurant. Ce sont des gens comme toi, comme moi, comme elle, comme
lui, comme nous. Des jeunes personnes sans histoires, qui avaient envie d’un
avenir, qui avaient probablement des projets, quels qu’ils soient. Des gens qui
avaient une famille, des parents, des frères, des sœurs, des cousins, des
enfants, des maris et des femmes. Des gens qui, en quittant leur domicile n’auraient
jamais imaginé ne jamais le retrouver.
La terreur. Twitter qui diffuse à toute vitesse. 18 puis 30
puis 39 morts. 7 terroristes, stade de France le match finit, les présentateurs
rendent l’antenne. Paris, la ville des lumières, saigne. La France, peuple
pacifique, pleure. J’ai mal au ventre, je n’arrive pas à décrocher des infos,
je pense à ces gens au Bataclan. Je veux que ce cauchemar finisse. Mais le
temps passe, pas d’assaut, aucune négociation possible. Ils sont venus pour
tuer. Qui ? Ces gens radicalistes, ces jeunes, qui sont nés musulman en France,
en Belgique, et qui, va savoir pourquoi, comment quand , ont été enrôlé
dans l’état islamistes. Mes doigts se crispent à l’évocation de ce groupe, de
devoir écrire ce nom.
La nuit passe, le bilan s’alourdit. Nos cœurs pleurent, nos cœurs
saignent, nos cœurs se meurtrissent, tandis que des dizaines de victimes
meurent sur le sol du bataclan et sur les trottoirs de Paris ; Il faut
essayer de dormir, l’angoisse est si forte, je pleure, je pleure, je ne fais
que penser aux victimes et j’ai toujours peur.
J’arrive à m’endormir. Nuit sans rêves mais angoisse de
découvrir la suite au réveil. Bilan 120 morts ; Non, c’est pas possible,
mon dieu. Ils ont tué à la minute, premiers témoignages de survivants, des tirs
sans fin, un par un, pour faire le plus de morts ; Ils provoquent la
guerre ; Tous les terroristes se sont tués, bandes de lâches, au nom d’un
Dieu, s’autoriser le meurtre, c’est une ignominie, une barbarie, une
monstruosité. N’est pas humain celui qui tue pour le plaisir. Je suis
bouleversée. Hier, j’ai demandé des nouvelles à mes amis parisiens, tous sont
saufs ouf ; twitter, des #Paris Recherche innonde le réseau. Des noms,
Marie, Mathias, Elodie, … des personnes pleines de vie, belles, aimant profiter
des bonheurs qui nous sont proposés. Je me cache, je n’arrive pas à bouger.
Je dois aller sur Paris dimanche pour des stages, que faire ?
Paris sera en sécurité pendant une semaine au moins mais est ce prudent ?
le sparents, les proches s’inquietent et me demandent de ne pas partir. J’annule
tout, je revois mon projet, je décide de tout stopper et chercher un emploi
ici. A tous le sniveaux, pour une majorité de personnes, cette nuit du 13
novembre nous a fait revoir de nombreuses choses, et priorités.
Je ne veux pas me morfondre. VIVRE POUR CEUX QUI ONT PERI.
La première chose que je souhaite faire, mettre du vernis. Rose. Futile ?
peut être, mais pour moi, c’est un signe de révolte. Je suis pacifiste, je n’aime
pas la violence, je l’ai toujours fuie mais elle me, elle nous rattrape. La
réalité dépasse la fiction. La France est une cible privilégiée pour les
djidahistes . Nous devons apprendre à vivre avec cette menace permanente,
où que nous soyons. Ce risque qui nous pousse à penser qu’il faut croquer la
vie, profiter de ceux qu’on aime, dire aux gens qu’on les aime. On ne sera
jamais prêt à perdre la vie, on ne sera jamais prêt à perdre notre dignité,
notre liberté, notre solidarité.
Peur des amalgames ; Je pense à ces familles musulmanes
qui doivent avoir peur de sortir affronter le regard de personnes racistes qui
confondent musulman et radicalistes. Que faire pour eux?
Je coupe tout. Réseaux, internet, télévision. J’oublie la
douleur dans les bras de mon conjoint, dans des films à l’eau de rose. Besoin
de douceurs ; La réalité est toujours là, la cicatrice est profonde,
entaillée jusqu’au fond de mon cœur. La solidarité est de mise ; Le soir,
l’annonce de décès des personnes qui étaient recherchées… Marie, Mathias,
Elodie ;. Paix à leurs âmes, mon soutien à toutes les victimes, les
blessés, les proches qui ne guériront jamais. Je pense à ceux qui ont vécu
Charlie, qui n’ont pas le temps de se relever, qu’une nouvelle bombe les
surprend. Que la crainte sera toujours présente, réelle. ce soir, dimanche 132 morts.
Pourquoi, pourquoi pourquoi ? comment, comment comment ?
Comment adoucir les mœurs quand l’ennemi refuse autant. Intolérance, comment
lutter contre ça ?
Ce soir, je suis peur, je suis révolte, je suis colère, je
suis vie.