dimanche 10 novembre 2013

Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, de Ruta Sepethys

Lina est une jeune Lituanienne comme tant d'autres. Très douée pour le dessin, elle va intégrer une école d'art. Mais une nuit de juin 1941, des gardes soviétiques l'arrachent à son foyer. Elle est déportée en Sibérie avec sa mère et son petit frère Jonas, au terme d'un terrible voyage. dans ce désert gelé, il faut lutter pour survivre dans les conditions les plus cruelles qui soient. Mais Lina tient bon, portée par l'amour des siens et son audace d'adolescente. Dans le camp, Andrius, 17 ans, affiche la même combativité qu'elle.

Mon avis : 

Cela faisait bien deux ans que ce livre était dans mes étagères; J'avais entendu énormément de bien sur ce roman, mais le sujet étant difficile, je le laissais en me demandant si un jour, je prendrai mon courage pour le lire. Et bien ce jour est arrivé, en découvrant la sortie de son deuxième roman : Big Easy. Je me suis dit que je l'achèterai uniquement lorsque j'aurai lu le premier. Chose dite chose faite!

"Je fermais la porte des toilettes.et vis mon visage dans la glace. Je n'avais pas la moindre idée de la vitesse à laquelle il allait changer, se fâner. Si je l'avais seulement pressenti, j'aurai fixé avec attention mon image, j'aurai essayé de le mémoriser. C'était la dernière fois que je pouvais me regarder dans un véritable miroir ; je n'en aurai plus l'occasion avant une décennie, et même plus."
On entre immédiatement dans le vif du sujet : une nuit, le NKVD (ancienne KGB) tambourine à la porte de Lina, et donne 20 minutes à la famille pour emballer leurs affaires. Un long et terrifiant voyage s'annonce pour Lina, Jonas, son frère de 10 ans, Elena sa mère. Leur père est déporté dans un autre camp. L'histoire se déroule sur un peu plus d'un an. On va découvrir l'atrocité des voyages dans les wagons à bestiaux, le manque d'hygiène et de nourriture, l'humiliation quotidienne, la mort. Ce récit est bouleversant, il y a plusieurs passages qui sont vraiment durs à lire, j'ai pleuré plus d'une fois.

"Nous étions comme des allumettes enfermées dans des toutes petites boîtes"

A travers l'histoire de Lina, l'auteur rend hommage à son père, ancien réfugié politique. Elle est allée en Lituanie recueillir des témoignages de survivants pour bâtir son histoire. Et le résultat en est plus que poignant. On a l'impression de lire un vrai témoignage.

Les personnages sont attachants, on imagine très bien la souffrance, la douleur, la peur, dans laquelle ils ont vécu tant d'années. Que ce soit Lina, qui transmet les atrocités des camps à travers ses dessins, ou bien Jonas, qui grandit plus vite qu'il ne devrait et prend le rôle de l'homme de la maison, ou encore Elena, cette mère si dévouée aux autres qu'elle s'oublie soi même. Les autres personnages, comme Andrius, qui se déteste pour ce que sa mère est obligée de faire pour le sauver, ou encore le Chauve, qui est déséspéré. Tous les personnages, même ceux qui furent brefs, sont marquants. Et cette histoire est l'histoire de ces 20 millions personnes mortes dans les camps russes.

Ce récit nous fait sortir du monde de bisounours dans lequel on peut vivre (enfin pour ma part) mais également nous permet de relativiser sur nos conditions actuelles. A cette époque, ils n'avaient droit qu'à une ration de pain par jour. Rien d'autres. Aucune hygiène, ils se lavaient avec la neige. Ils devaient travailler comme des forcenés. Ils étaient considérés par les hommes du NKVD comme des bêtes.. Mais ce qui ressort de ce récit, et ce qu'a voulu démontrer Ruta Sepethys, c'est la force de l'amour. L'amour familial est la tangeante du récit. Tout le long, Lina et sa famille espèrent retrouver son père et rentrer en Lituanie. Ils se raccrochent à cet espoir.L'amour naissant avec Andrius va aussi leur donner de l'espoir de se retrouver après la guerre. La foi, est vraiment importante et permet de se raccrocher et donne envie de survivre et ne pas céder.
"Il n'y avait que deux issues possibles en Sibérie : ou bien survivre, c'est-à-dire réussir, ou bien mourir, autrement dire échouer. J'avais choisi la vie.J'avais choisi de survivre"

Même si cela reste jeunesse, l'auteur n'hésite pas à utiliser des termes frappants, des images simples mais parlantes.

Ce livre m'a bouleversé. C'est vraiment le terme que j'ai eu tout le long de ma lecture. Je recommande ce livre à tout le monde!

Je pourrai encore m'étaler un moment sur ce roman mais je préfère que vous le découvriez par vous même. En tout cas, je suis encore toute secouée en écrivant cet avis. Merci Ruta Sepethys de nous partager cette histoire et transmettre le passé aux nouvelles générations.





Découvrez l'avis de ma binomette : Azariel 




2 commentaires:

  1. Pfiou les citations que tu mets me replongent dans ce livre et me remplissent d'émotion rien que d'y repenser ! C'est vraiment un livre touchant, déstabilisant, bouleversant, que l'on n'a de la peine à lâcher.

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  2. il m'a toucher avec une tel force. Un roman poignant, émouvant, touchant dont j'en ressort toute chamboulé, bouleversée.Tellement chamboulé que les mots me manque pour bien m’exprimai ....

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