dimanche 27 avril 2014

Adore, de Chloé Saffy

Prix ebook : 4,99 euros

Paris, un mois de juillet étouffant. Verlaine s’éveille péniblement. Ligoté et bâillonné dans son propre appartement. Au cœur de cette atmosphère lourde et moite, il voit émerger de l’ombre Anabel, qu’il a quittée deux mois plus tôt sans explication. Le temps est venu pour elle de parler. Pour lui, dévoré par la frustration et réduit à répondre silencieusement, celui de l’écouter. Commence alors un étrange face à face. Et tandis que la séquestration avance crescendo, se déploie en contrepoint le récit de leur histoire amoureuse.
Entre questionnements et accusations, explications muettes et révoltes silencieuses, sous l'atmosphère oppressante d'une nuit d'été, se tisse un roman d'amour fort, aux accents érotiques troubles.

Adore est un roman qui se déroule en huis clos, dans l'appartement de Verlaine, un homme de 35 ans environ qui a quitté Anabel (25 ans) comme un lâche il y a quelques mois. Celle ci a énormément de mal à passer à autre chose et par un moyen détourné, elle réussit à entrer dans l'appartement de Verlaine, le bailloner et l'attacher à son fauteuil en osier pour pouvoir lui délivrer tout ce qu'elle a sur le coeur. Le récit commence au moment où Verlaine émerge.

Alors qu'Anabel expulse sa rage à Verlaine en lui expliquant les différentes étapes par lesquelles elle est passée ou simplement en évoquant certains souvenirs, Verlaine, lui, est obligé d'écouter et par là même de faire une introspection sur sa vie sentimentale. 

On a donc ici deux points de vue différents, appuyé d'un côté par la frustration de ne pouvoir répondre, de l'autre par une rage bouillonnante difficile à calmer.

Chloé Saffy signe là son premier roman, auparavant paru en 2009 sous le pseudonyme de Dahlia. Le récit est très bien construit et le lecteur est très vite pris dans une ambiance angoissante et tourmentée.

Le point fort est vraiment l'atmosphère dans laquelle les personnages évoluent : cet appartement qui souffre des chaleurs parisiennes estivales, cet homme attaché et complètement soumis, cette jeune femme mystérieuse et qui se veut effrayante dans les descriptions faites par l'auteure. Sa tenue, noire, ses cigarettes, noires aussi (j'ai beaucoup ri en découvrant l'ode aux Black Devil faite par Chloé Saffy)... Au final, Anabel semble quelqu'un de dominante mais on se rend compte au fil du livre qu'elle est remplie d'amour à partager, et qu'elle veut vivre tout ça avec cet homme, écrivain, qu'elle a admiré dès leur première rencontre. Adore, parce que Verlaine la trouve "adorable". Mais Anabel ne veut plus être caractérisée par ce doux mot, elle veut lui montrer qu'elle est déterminée, qu'elle a du caractère et que cela n'entrave pas les décisions qu'elle prend lors de leurs ébats sexuels.

D'ailleurs à ce niveau, je m'attendais à plus de scènes mais cela reste soft, et Chloé  ne décrit que brièvement certains passages, tout en laissant le lecteur imaginer le déroulement de leurs séances. Donc pour ceux qui seraient récalcitrants aux romans BDSM, vous pouvez quand même y aller.

Niveau références, on est servi côté cinéma, et j'avoue avoir été à de nombreuses reprises perdue du fait que je ne connais pas lesdits films, et donc n'ai pas saisir les allusions.

Enfin, je dirai un dernier mot sur la fin  : je ne l'ai pas appréciée, j'aurai préféré assister à une autre décision, mais bon, cela reste  un  bon choix car, au final, cela permet à l'auteure de poursuivre l'histoire entre ses protagonistes et ceux du Manoir d'Emma Cavalier dans une nouvelle à quatre mains que je devrai lire très bientôt : Invitation au Manoir. 

Pour conclure, ce premier roman est réussi et ne laissera pas les lecteurs de marbre. Pour ceux qui,comme moi, sont assez angoissés, il faut être prévenu que ce roman peut rendre nerveux. Il m'a fallu une semaine pour écrire cet avis car ce livre, bien que court, laisse un arrière goût amer et c'est difficile de passer à autre chose tellement les émotions ressenties par Anabel sont violentes.

1 commentaire:

  1. On ressent cette ambiance sombre et de huit clos dans ta chronique et tu me rends curieuse .

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