jeudi 27 avril 2017

QUELQUES PAS DE PLUS, D'AGNES MAROT

Sora vient d’apprendre qu’elle doit passer le reste de sa vie à béquilles. Son quotidien se résumera désormais aux cours au lycée et aux séances de kiné. Elle pourrait s’y faire si Kay, la grande soeur qui l’a quasiment élevée, tenait le coup ; mais cette dernière, qui a toujours été la plus forte des deux, est en pleine descente aux enfers. Alors Sora décide de prendre les choses en main et d’enfiler la cape de ces superhéros qu’elle aime tant. Objectif : changer sa vie. Son meilleur atout : l’héritage navajo laissé par sa mère. Un ancien pouvoir de guérison qui pourrait les sauver, elle et sa soeur. Le problème, c’est qu’elles ne sont pas les seules à le chercher… et que leur rival est prêt à les suivre au bout du monde pour parvenir à ses fins.












EMOUVANT....C'est le premier mot qui me vient à l'esprit quand je pense à ce livre, le dernier d'Agnes Marot publié chez Scrinéo, et paru le 06 Avril dernier.

Imaginales 2015 - Signature d'IRL

Je ressors de cette lecture pleine d'espoir, et pleine d'amour. C'est un superbe roman, dans lequel on ressent  toute l'implication personnelle d'Agnes. Son histoire personnelle suite à son accident qui l'a obligé à se familiariser et accepter l'usage de béquilles pendant de nombreux mois, son combat permanent face à la douleur, et l'espoir d'avancer, par le biais de l'acceptation, et de l'entraide.


Dans ce récit, on suit l'incroyable aventure de Sora, une lycéenne qui, suite à une violente chute,  se retrouve handicapée à vie. Elle va devoir faire de ses béquilles ses meilleures alliées. On découvre ainsi sa vie au lycée, les mauvaises expériences dans les transports en commun, mais aussi le combat qu'elle mène tous les jours : entre les cours et les séances de kiné, ce n'est pas facile d'avoir une vie ordinaire.



Elle vit avec sa soeur ainée Kay. Toutes deux ont des origines navajos, du côté de leur mère, et très vite nous allons découvrir qu'une malédiction pèse sur Kay. Les traditions navajos et la pratique d'un chant sacré pourrait guérir sa soeur aînée, au détriment de sa faiblesse à la cheville.  Mais l'ennemi rôde, et ce dernier s'appelle Marc, c'est un camarade de classe qui a été très difficile à cerner. A la fois désespéré et en colère après le monde entier, on ne sait pas sur quel pied danser avec lui, et quand on a en plus des béquilles, c'est pas facile de trancher... (OK je sors). Il a plus d'un tour dans son sac, et il est surtout possédé... et va tout faire pour parvenir à ses fins et faire en sorte que Sora le soigne en priorité.

Mais la légende améridienne que la mère de Sora et Kay leur a appris ne fonctionne qu'une seule fois , et le rêve des deux soeurs va dont être sujet à de nombreux bouleversements et contreplans mis en place par cet odieux Marc.
On est alors lancé dans une folle histoire sur les traces de leurs ancêtres. Ici aussi, on retrouve l'implication d'Agnes Marot à travers son voyage aux Etats Unis il y a quelques années, j'avais alors profité de toutes les belles photos qu'elle avait publié sur Facebook, et d'ailleurs à cette époque, elle avait ses béquilles. Est-ce à ce moment qu'elle a eu l'inspiration pour écrire l'histoire de SpoonGirl?



Dès les premiers chapitres, j'ai été très touchée, voire bouleversée, par ce que Sora doit vivre au quotidien. Non seulement car vivre avec un handicap est plus que difficile, et qu'en effet, cela s'empire lorsque ces handicaps sont invisibles aux yeux de tous. Cela a eu un effet répercutant sur moi, sur mes parents, qui sommes  fragilisés par différents soucis. J'ai eu énormément d'empathie, et de compréhension envers le personnage de Sora, mais aussi de Michel et de la femme qui a peur de l'eau. Je pense que cette histoire touchera d'autant plus tous ceux qui sont passés par des moments difficiles dans leur vie, vis-à-vis de leur santé.

J'ai été complètement emportée par l'amour entre les deux soeurs, par le sacrifice qu'elles veulent faire mutuellement, par le soin qu'elles s'apportent à l'une et à l'autre. Le passage notamment du fameux petit déjeuner où Sora trouve le moyen de tout préparer elle même m'a également ému aux larmes. Les petits gestes font nos plus grands bonheurs...

Et je ne parle pas du dernier tiers, où, tenue par l'espoir, j'étais quand même à deux doigts de m'effondrer!



En parallèle, durant le premier tiers, j'ai beaucoup pensé à la série Supernatural. D'ailleurs, Agnès Marot la mentionne dès le début, et j'ai trouvé qu'il y avait un fil rouge tout au long de l'histoire. Un genre de fan fiction : deux soeurs très liées, qui partent à la chasse au monstre, qui sont prêtes à tout pour sauver l'autre, les longs voyages sur les routes desertiques, le road trip.. Bref, j'ai noté beaucoup de clins d'oeil à cette série que j'adore! EDIT : je viens de lire les annexes et effectivement, Agnès fait bien mention à cette série en indiquant que Sora aurait pu faire une parfaite chasseuse de vampires.






Le dépaysement est aussi au rdv! En effet, Agnes Marot jongle entre la banlieu parisienne et Monument Valley, nous entrainant dans un désert aride à la pierre rouge, à silloner ces routes immenses et à partir découvrir les traditions, et les rituels de ce peuple amérindien.

D'ailleurs, elle fait preuve d'exercice de style en jonglant de lieu et d'époque entre chaque chapitre. Style que nous avions d'ailleurs pu découvrir dans IRL.

Pendant tout le cursus d'écriture, nous, lecteurs et soutiens, avions connaissance de ce projet à travers le nom de "la petite cuillère". Je suis plus qu'heureuse aujourd'hui de connaître enfin cette histoire, celle de Sora et de Kay et de leurs quêtes d'identité et de guérison.



Agnès, merci pour ce roman et vivement les Imaginales pour te serrer dans mes bras !







Mon avis sur IRL :





1 commentaire:

  1. J'ai très envie de découvrir Agnès Marot au travers de ce livre. :) Et ce que tu m'en dis me le conforte. :) En tout cas j'ai été ravie de te croiser aux imaginales. J'espère te voir sur Lyon un de ces quatre. Bisous.

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